Entre 2008 et 2023, l’équipe du centre technologique montréalais, l’un des plus importants du genre dans le monde, est passée de 170 à environ 2700 personnes.
Depuis 2008, Morgan Stanley Montréal a connu une croissance rapide, contribuant à faire de la métropole québécoise un centre de haute technologie florissant.
À l’occasion de son 15e anniversaire, en juin dernier, le bureau montréalais a fêté l’événement en accueillant entre autres les dirigeants des bureaux de New York et de Londres de chez Morgan Stanley.
« Ce qui était marquant, c’était de voir la maturité que le centre technologique commence à acquérir ainsi que la qualité des gens qui ont été recrutés et qui a été reconnue par nos leaders », souligne avec fierté Sophia Bennaceur, responsable régionale de Morgan Stanley Montréal et de Technologie Montréal depuis mai 2022.
Un emplacement stratégique
Le choix de la banque d’affaires américaine d’implanter un centre de technologie de l’information (TI) à Montréal relève de circonstances opportunes.
« Avant 2008, Morgan Stanley utilisait les services de Compuware et ce fournisseur avait des bureaux à Montréal. À cette époque, une centaine de personnes y travaillaient exclusivement pour Morgan Stanley. En 2008, la banque a revu sa stratégie en matière d’emplacement, afin de voir où mettre ses ressources, pour des raisons de fuseaux horaires, de résilience et d’efficacité. Comme ce centre existait déjà, même s’il n’appartenait pas à Morgan Stanley, la banque a décidé de regarder Montréal d’un peu plus près », explique Sophia Bennaceur.
C’est ainsi qu’après une analyse des données de marché, dont le réseau d’universités et le bassin de talents en TI, « la banque a pris la décision de transférer tous les consultants qui travaillaient chez ce fournisseur dans une entité Morgan Stanley qui a été créée en 2008 ».
Le fait que Montréal soit située à proximité de New York, où se trouve le siège social de Morgan Stanley, a également pesé dans la balance.
Enfin, l’installation de son nouveau centre technologique au Québec lui permettait aussi de bénéficier d’un crédit d’impôt remboursable de 30 % sur les salaires admissibles.
Un rôle grandissant
Le centre technologique s’est installé dès le départ dans la Cité du multimédia, à un moment où la Ville désirait beaucoup développer ce secteur d’activité et où on y offrait des loyers attractifs par rapport à ceux proposés au centre-ville, indique la dirigeante.
Après une transition qui s’est effectuée en douceur, Morgan Stanley Montréal a progressivement commencé à croître. Aujourd’hui, il est devenu l’un des plus grands centres du genre, représentant 10 % du groupe technologique dans le monde.
« La technologie est au cœur de la stratégique de la banque et Morgan Stanley Montréal y contribue de façon significative », fait valoir Sophia Bennaceur, qui a rejoint le bureau montréalais en 2016 à titre de chef des opérations.
Voué initialement au développement, principalement de l’assurance qualité, de l’activité institutionnelle de titres, le centre technologique livre maintenant des solutions technologiques de pointe et des services de soutien aux activités de titres et produits financiers de Morgan Stanley, en plus d’offrir des fonctions d’infrastructure essentielles assurant la sécurité, la résilience et la stabilité des plateformes de la firme.
Actuellement, ses professionnels et ingénieurs en TI collaborent avec des équipes du monde entier dans les domaines du développement d’applications et de logiciels, de l’ingénierie infonuagique, de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique.
Un rayonnement dans l’écosystème local
Pour recruter les meilleurs talents, Morgan Stanley Montréal a établi des partenariats avec des universités montréalaises, offrant notamment des stages à des étudiants.
« Depuis 15 ans, on a recruté plus de 480 internes, c’est-à-dire des stagiaires universitaires qui sont ensuite venus travailler chez nous. Rien que cette année, on a 100 internes qui sont arrivés il y a quelques semaines pour un stage », se réjouit la dirigeante.
« Le recrutement fait d’ailleurs parti de notre rayonnement, c’est-à-dire, précise-t-elle, que notre intervention au niveau universitaire nous permet d’être connu dans le monde des technologies et d’établir aussi des partenariats avec les associations étudiantes. »
Morgan Stanley Montréal commandite d’ailleurs plusieurs événements, afin de s’implanter plus fortement encore dans le milieu universitaire.
Cette année, par exemple, il a été l’un des principaux commanditaires de la première Journée des femmes francophones en informatique organisée par l’Université du Québec à Montréal en juin dernier.
Outre le recrutement, le centre technologique se consacre aussi au développement des talents grâce au mentorat.
L’an dernier, il a ainsi commandité l’événement Techno au féminin, une initiative de Concertation Montréal, en plus d’offrir des bourses et des programmes de mentorat à des étudiantes des cégeps et des universités.
« Donc, on est vraiment très imbriqué dans tout ce réseau montréalais, universitaire et même collégial, parce qu’on recrute également dans les cégeps », affirme Sophia Bennaceur.
Par ailleurs, Morgan Stanley Montréal entretient également des partenariats avec des organismes comme Montréal International et Finance Montréal.
« On va travailler avec eux pour représenter Montréal et aussi Morgan Stanley afin de parler de la réussite de notre centre technologique à d’autres filiales qui souhaiteraient s’implanter ici, ou encore participer à leurs événements, en montrant ce qu’a fait Morgan Stanley Montréal, ce qui intéresse toujours pas mal de compagnies, car c’est la seule banque américaine qui est présente de cette façon-là à Montréal. »
De plus, le centre technologique compte aussi un groupe d’intelligence artificielle (IA) qui travaille de concert avec les chercheurs de Mila, l’Institut de recherche en IA, sur certains projets.
Une implication dans la communauté
En plus de cette présence active dans l’écosystème local, Morgan Stanley Montréal s’emploie également à redonner à la communauté.
Ainsi, chaque année, le centre organise un hackathon, sorte de compétition créative amicale pendant laquelle des étudiants et des diplômés récents rivalisent pour proposer des solutions technologiques innovantes pour aider des organismes caritatifs montréalais dans leur mission.
« Ensuite, nous prenons le prototype qui a été choisi par l’organisme et nous le développons pour fournir un projet final. Par exemple, on a développé une application pour Fillactive et une autre pour la Tablée des chefs », illustre la dirigeante.
Entre consolidation et croissance
Morgan Stanley Montréal ayant embauché près de la moitié de ses effectifs au cours des trois dernières années à la faveur de l’accélération de la numérisation, il se consacrera à court terme à sa consolidation : « d’abord pour intégrer les personnes qui ont été recrutées et qui n’ont jamais mis les pieds au bureau, pour leur faire comprendre et aimer la culture de l’entreprise […] », et aussi « pour asseoir notre équipe de leadership dans son rôle de leader », révèle Sophia Bennaceur.
Avec les incertitudes sur les marchés financiers, le centre s’emploiera aussi à stabiliser ses dépenses, ajoute-t-elle, en priorisant certains projets.
« À moyen terme, bien évidemment, la digitalisation, la migration vers le cloud, l’intelligence artificielle sont des projets qui se poursuivent et qui vont nécessiter une plus forte contribution de Montréal, parce qu’on est l’un des plus grands centres technologiques de la banque », conclut-elle avec enthousiasme.