Avant de réfléchir aux solutions qui pourraient être apportées à un problème, il serait bon de mettre celui-ci en cause. Pour trouver une réponse adéquate, il est important que votre problème soit clair et bien posé, et pour cela, il est souvent nécessaire de le reformuler, constate le Harvard Business Review France.
La reformulation permet plusieurs choses. Tout d’abord, dîtes-vous bien que ce qui vous pose problème ne pose peut-être problème qu’à vous. Deuxièmement, le référentiel peut changer la perception de la réalité. Donc avant de s’acharner à trouver une solution qui sera potentiellement inefficace, il est important de travailler à la compréhension de la situation.
1) La formulation, la cause du problème
Pour illustrer ce cas de figure, le Harvard Business Review prend comme exemple une société qui commerciale un logiciel pour faciliter le regroupement d’information et qui se demande : « comment améliorer l’accès aux connaissances pour diminuer les fausses croyances? »
Cette formulation pose plusieurs problèmes. Elle implique que l’accès à la connaissance est limité et vient avec un lien de causalité : cet accès limité augmente les fausses croyances.
Toutefois, les fausses croyances pourraient simplement être le fait d’une manipulation de l’information et non d’un mauvais accès. Le problème à régler serait davantage lié à l’éthique des médias et au contrôle de la véracité de l’information que l’accès à celle-ci.
Ainsi, la solution trouvée pour donner un meilleur accès risque de ne régler le problème que temporairement ou de ne simplement jamais le régler.
2) La solution induite dans la formulation
« Comment concevoir une application pour aider les jeunes défavorisés de Chicago à mieux gérer leur argent ? » serait un bon exemple de ce genre de formulation.
Ici, on retrouve une position forte : les jeunes de Chicago sont défavorisés, car ils ne savent pas gérer leur argent. La solution est donc déjà identifiée dans la formulation du problème orientant la discussion et fermant d’autres pistes de réflexion qui auraient pu être intéressantes.
3) Quel est le problème?
Parfois l’on identifie un problème de manière trop générale qui se compose de nombre d’autres problèmes. Comme le manque de masques au début de la crise. Quel était le problème? La volonté du gouvernement? Le manque de fabricants locaux? L’accès aux masques pour la population?
Ces problèmes sont dissociés et finalement personne ne met le doigt sur le même problème, car celui-ci dépend de nos croyances. Cela complique la résolution du problème, car nos croyances nous limitent dans la recherche de solutions et nous empêchent d’obtenir de l’engagement dans la mesure où les autres pourraient partager d’autres croyances.
Ici, la résolution du problème dépendra de notre capacité à persuader nos équipes.
Co-créer le problème
Pour réfléchir ensemble à une solution, il faut donc se mettre d’accord sur ce qu’est réellement le problème que l’on veut solutionner, en évitant de s’enfermer dans les différents carcans cités plus haut.
Un « bon » problème n’est pas une question. Ce serait plutôt le constat d’une situation qui ne nous convient pas. Cela suppose qu’il n’existe pas de problème universel, mais plutôt des constats d’insatisfaction plus ou moins partagés. En mettant le doigt sur la situation problématique, la résolution devient plus simple.
Par exemple la question pour aider les jeunes de Chicago pourrait être simplement : « Les jeunes défavorisés de Chicago manquent d’outils pour sortir de la précarité », cela évite d’évoquer une solution toute faite, soit un type d’application.
Mieux définir le problème permet de trouver le bon angle d’attaque. Celui-ci doit être le plus neutre possible afin d’encourager la créativité et l’engagement autour des enjeux partagés.