Pas facile de concilier les envies des dirigeants d’entreprises et ceux de leurs employés. En effet, alors que les premiers prônent pour la plupart le retour au bureau, les seconds sont nettement moins convaincus de l’utilité d’une telle mesure, rapporte Harvard Business Review France.
Un rapport de Slack Future Forum rapporte ainsi que 75 % des dirigeants d’entreprises souhaitent que leurs employés reviennent au bureau trois à quatre jours par semaine, alors que seuls 37 % des salariés désirent la même chose.
Dans certaines entreprises, un véritable combat s’est engagé entre les deux camps. Prenons l’exemple de JPMorgan. Les politiques de retour au bureau comprenaient notamment un tableau de bord pour suivre les allées et venues des employés, une mesure qui a conduit notamment à des menaces de démission, forçant l’entreprise à revoir ses plans.
Pour expliquer leur décision, les dirigeants parlent avant tout de question de performance. Toutefois, comment calculer la performance? Peter Drucker parlait ainsi de la nécessité pour les dirigeants de faire preuve d’un haut niveau d’intégrité morale et éthique, de responsabiliser les salariés et de cultiver leur bien-être. Mais n’est-ce pas justement ce qu’offre le télétravail?
Pour gagner en performance, il faut souvent adopter de nouvelles méthodes de travail. Il serait donc bon d’abandonner la vision obsolète de la performance qui reposait alors avant tout sur le travail manuel et non intellectuel, soit la quantité avant la qualité.
Dans cette optique, Harvard Business review se demande ainsi pourquoi insister sur un retour au bureau alors que les recherches récentes montrent que le travail hybride est davantage apprécié en plus d’être source de davantage d’efficacité.
La revue estime qu’il serait bon actuellement d’améliorer la collaboration et la confiance tout en offrant aux salariés davantage de moyens d’équilibrer leurs vies professionnelles et personnelles.
Steve Jobs soulignait ainsi l’incohérence d’engager des personnes intelligentes pour leur dire ensuite quoi faire, imposer à ses employés de revenir au bureau n’est-ce pas une parfaite illustration de cette incohérence?