Pour replacer les récents épisodes de volatilité dans leur contexte, il convient de regarder l’histoire des marchés. New York Life Investments s’est livré à cet exercice et les résultats montrent que la volatilité de 2018 n’était ni exceptionnelle ni inhabituelle.
Depuis la crise financière, les investisseurs en actions ont obtenu des rendements supérieurs à la moyenne avec une volatilité historiquement faible. Selon les chiffres de MacroTrends, de 1990 à 2012, le rendement annuel moyen du S&P 500 était de 10,2 % soit quatre points de pourcentage de moins que celui de 2013 à 2017 qui s’élevait à 14,2 %.
Dans la période s’étalant de 1990 à 2012, la clôture journalière moyenne de l’indice de volatilité, à savoir l’indice de marché en temps réel qui représente l’attente du marché quant à la volatilité à 30 jours de la duration, s’élevait à 20,4 alors que plus tard elle n’est que de 14,4.
Pendant les cinq dernières années, les investisseurs se sont donc habitués à un marché boursier en croissance rapide stable et prévisible. Avec le retour de la volatilité, les investisseurs doivent réapprendre à faire face à un marché incertain et parfois tumultueux.
L’analyse historique du New York Life Investments a permis à Visual Capitalist de tirer cinq leçons de l’histoire des marchés.
1) La volatilité n’est pas nouvelle
La volatilité ne vient pas d’apparaître soudainement sur les marchés. En réalité, elle est aussi vieille que les marchés boursiers. En regardant les fluctuations historiques de la moyenne industrielle du Dow Jones, on se rend compte que les plus grandes fluctuations ont eu lieu il y a plus de 80 ans.
Ainsi, selon un graphique du New York Life Investments, 14 des 20 plus grandes fluctuations ont eu lieu avant 1940. Les six dernières ont eu lieu après 1980.
2) la volatilité est en fait le statu quo
Au cours du siècle dernier, la volatilité a toujours été plus ou moins présente dans les marchés. Entre 1935 et 2018, le S&P 500 a connu 4 563 jours de mouvements de prix de +/- 1% et 1 094 jours de mouvements de prix de +/- 2%.
Cela signifie environ 1% de variation de prix chaque semaine de négociation et 2% de variation chaque mois. Malgré cela, pendant cette période, le S&P 500 a connu une croissance de 25,290 %.
3) Toute volatilité à court terme disparaît avec une vision à long terme
Les mouvements journaliers des prix des actifs peuvent faire penser à des montagnes russes, mais si l’on prend de la distance et qu’on regarde cela sur du plus long terme, la volatilité est presque négligeable.
Ainsi, si l’on observe les mouvements du S&P 500 d’août 1990 à février 1991, la volatilité quotidienne était généralisée et les investisseurs incertains. Mais si l’on regarde cela sur dix ans, les mouvements journaliers et hebdomadaires sont pratiquement imperceptibles.
Sur un horizon de 40 ans, ces mouvements sont microscopiques par rapport aux tendances à long terme.
4) Un portefeuille résilient peut aider contre la volatilité
Certains actifs font mieux que d’autres en période de volatilité. Voici quelques traits à rechercher :
- Des actifs ayant une corrélation basse avec les marchés comme l’or, les actifs alternatifs et les obligations municipales, car ces actifs peuvent bien faire quand les autres suivent les fluctuations du marché.
- Les actifs défensifs ou non cycliques : en période d’incertitude, il existe encore des sociétés dont les actions vont prospérer. Ce sont généralement de grandes entreprises aux bilans conservateurs et aux avantages concurrentiels durables, comme les actions de qualité dans les secteurs de la santé, les biens de consommation courants, les télécommunications ou les services publics.
- Des actifs qui génèrent des flux de trésorerie : lorsque les temps sont incertains, le marché accorde traditionnellement une valeur supplémentaire aux actifs générant des flux de trésorerie réels comment les actions qui paient des dividendes ou des obligations qui paient des intérêts
5) Pas de récompense sans risque
Investir dans des actions est risqué car elles sont sensibles à la volatilité, mais historiquement, cela rapporte davantage dans le temps.
Selon les chiffres présentés par Visual Capitalist, dans les rendements réels annualisés des actifs de 1925 à 2014, les actions ont rapporté 6,7 %, contre 2,6 % pour les obligations gouvernementales et 0,5 % pour les liquidités.
Les gestionnaires doivent donc apprendre à doser le risque et les rendements. Ils doivent construire des portefeuilles capables de résister aux tempêtes et minimiser leurs effets tout en considérant les rendements potentiels de chaque type d’actif.