Finance et Investissement (FI) : Fidelity a célébré récemment ses cinq ans dans le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB). Quelles leçons tirez-vous de ces cinq premières années dans l’industrie?
Étienne Joncas-Bouchard (EJB) : Fidelity a célébré ses cinq ans dans le secteur des FNB. Nous avons connu un bon succès au Canada avec une nouvelle gamme de produits. C’était très important pour nous de lancer ces produits afin d’offrir plus d’options aux conseillers et aux investisseurs. En date de la fin 2023, on parle tout de même de 4,4 G$ d’actif total et nous avons plus de 40 FNB disponibles.
L’objectif était d’offrir également plus de choix aux conseillers et aux investisseurs au Canada. Donc nous ne nous sommes pas concentrés sur la gestion passive, mais bien sur notre spécialité qui est la gestion active et la gestion quantitative.
Nous avons appris plusieurs leçons au courant de ces lancements. Effectivement, c’est une industrie qui est très compétitive et en forte croissance. Donc par exemple, il a fallu comprendre ce dont les investisseurs avaient vraiment besoin afin d’obtenir des allocations de portefeuille plus précises, des outils de construction plus spécifiques et concentrés pour vraiment augmenter les capacités de diversification dans les portefeuilles. Nous voulions offrir quelque chose qui complète bien ce qui existe actuellement, qui est plus de l’ordre de la gestion passive, donc des mandats qui investissent dans un marché plus large.
Des leçons, il y en a donc plusieurs et on continue tous les jours d’apprendre.
FI : Au Canada, le réseau de distribution est souvent la clé de la réussite d’un produit financier. Quels messages auprès du réseau de distribution ont été les plus difficiles à faire comprendre par rapport aux FNB de Fidelity?
EJB : On est assez unique dans le marché des FNB au Canada étant un gestionnaire plus actif, historiquement du côté des FCP, mais maintenant on apporte cette spécialité du côté des FNB. Il a fallu vraiment faire la différenciation entre les divers styles de gestion donc : active/passive et un genre d’hybride entre les deux que nous appellons la gestion factorielle, mais qui peut aussi être appelée bêta intelligent ou gestion quantitative.
Mais nous devions vraiment partager notre valeur ajoutée, notre approche et comment on construit les portefeuilles. Étant donné que ce n’est pas quelque chose qui était présent dans le marché des FNB, qui était nouveau, il fallait bien faire comprendre ce type de stratégie.
Ensuite, la deuxième étape consistait à expliquer comment on peut intégrer nos produits dans les portefeuilles. Ça a pris beaucoup de travail de notre côté, mais aussi du côté des conseillers et des investisseurs afin de trouver un juste milieu ou un endroit spécifique pour les incorporer dans les portefeuilles.
Ce sont les deux défis spécifiques que nous avons rencontrés. Ceci dit, évidemment, il y a eu d’autres défis comme : comment lancer des produits qui vont être bien reçus par le marché. Il fallait bien comprendre les tendances de l’industrie. Donc on va parler de différents types de produits : le revenu fixe, les actions, les produits équilibrés, les produits thématiques, etc.
Mais le défi principal consistait à bien comprendre les besoins.
FI : Quels éléments ont été les mieux perçus ou compris par le réseau de distribution et les conseillers en lien avec les FNB de Fidelity?
EJB : Je pense que ce qui a été le mieux compris, c’est la force de Fidelity.
Nous avons des centaines d’analystes dans le monde. Nous sommes la plus grosse firme de gestion de portefeuille privée au monde. Cette capacité d’offrir de la recherche mondiale, des spécialistes à travers le monde – au Canada on est plus de 500 employés, aux États-Unis, on en a des milliers, à l’international également –, ça nous permet d’offrir une spécialité en termes de recherche que je ne pense pas que toutes les firmes canadiennes ont la capacité d’offrir.
Cela paraît également dans la performance à long terme de plusieurs de nos mandats, mais également dans la façon dont on sélectionne les titres. Je pense que c’est une approche plutôt unique.
À la base, on est une firme d’analyse fondamentale et maintenant on arrive avec une approche un peu plus systématique, quantitative qui vient compléter l’ensemble.
Je pense que c’est ce qui a été le mieux compris autant de la part des conseillers que des investisseurs. Je crois que la plupart des gens connaissent le nom de Fidelity, ce qui est un avantage pour nous, mais aussi pour les investisseurs.
Les opinions exprimées sont celles d’Étienne Joncas-Bouchard, Stratège, FNB, Fidelity Canada en date du 13 novembre 2023, et elles peuvent changer selon la situation des marchés et d’autres conditions.