Finance et Investissement : Lorsqu’une société verse du dividende, le prix de son action baisse du même montant. En sachant cela, un conseiller devrait-il miser sur les dividendes et pourquoi?
Randall Alberts : Souvent dans les médias, on se demande si l’on devrait encore regarder les dividendes et si cela devrait rester un facteur important lors de la sélection des titres. Beaucoup de recherches, comme celles faites par Modigliani et Miller, indiquent que le dividende a plus ou moins d’importance pour les investisseurs parce que c’est la politique d’investissement qui va créer la valeur d’une entreprise.
Chez WisdomTree, on pense que les dividendes représentent un facteur important. Si on regarde le côté plus qualitatif, de façon historique, il y a certaines entreprises où, lorsque l’on commence à diversifier loin de son cœur, loin de son core business, souvent l’investissement se révèle peut-être moins efficace. Nous sommes d’avis que les dividendes reçus en espèces, en cash, par les investisseurs, constitue un indicateur contribuant à nous permettre d’identifier les meilleures politiques d’investissement pour ces flux de trésorerie. En partant, ça nous donne plus de flexibilité pour savoir où l’on va diriger les bénéfices, les revenus générés par ces entreprises.
Deuxièmement, dans des situations où on a une phase ou un cycle de marché baissier, où lorsqu’il y a une bulle plus spéculative, nous considérons que les titres à dividende procurent une certaine protection contre la baisse, ce qui peut être avantageux pour les investisseurs.
Chez WisdomTree, quand on a développé nos premiers FNB basés sur les dividendes et lorsque nous avons commencé à utiliser les dividendes aux fins de pondérations, on l’a fait en s’inspirant de la recherche faite par Jeremy Siegel, un professeur de finance réputé attaché à la Wharton School de l’University of Pennsylvania à Philadelphie. Il reste aujourd’hui l’un des stratèges principaux travaillant avec notre équipe de recherche.
Pourquoi a-t-on regardé cette recherche? Jeremy Siegel a publié deux livres, Stocks for the long run, qui est considéré comme l’un des meilleurs livres au point de vue de la sélection de titres de placement à la Bourse, et Future for investors. Celui-ci regarde l’historique des marchés boursiers américains. Et lorsque l’on regarde l’évolution du S&P 500 depuis qu’il a été développé en mars 1957, il a offert un rendement annuel composé de 10,4 % jusqu’à la fin de l’année passée, ce qui est un excellent rendement. En fait, c’est l’un des meilleurs rendement sur le marché au monde.
Maintenant, si l’on regarde seulement le 20 % qui est basé sur le dividend yield, le flux de trésorerie, le paiement de dividendes, on augmente notre potentiel de rendement. Sur la même période de temps, qui représente un horizon de 60 ans, on a généré plus de 12 % de rendement en regardant le top 20 % de payout de dividendes. La recherche de Jeremy Siegel a montré que les dividendes représentent un facteur important lors de la sélection de titres et que la majorité du rendement généré par le marché boursier est composé des dividendes.
Un autre facteur important, c’est qu’en tant que conseiller, l’on doit gérer les émotions des clients. Avoir un certain cash flow généré par les actions, souvent, ça peut faciliter la tâche de garder les clients investis et ça permet de gérer leurs émotions à court terme. Surtout lorsque l’on subit des difficultés sur le marché financier.