Finance et Investissement (FI) : Fidelity a lancé des fonds négociés en Bourse (FNB) de gestions de fonds existants en 2023, pourquoi avoir redistribué ces fonds dans de nouvelles séries?

Étienne Joncas-Bouchard (EJB) : Le but premier était d’offrir plus de choix, d’offrir l’accès à une stratégie existante, mais dans un véhicule différent pour ceux qui préfèrent les FNB. Un véhicule qui offre quelques avantages différents comme la flexibilité de le transiger au travers de la journée, la flexibilité d’avoir un prix spécifique à un moment donné et de savoir qu’on n’a pas à attendre la fin de la journée pour valider quel sera ce prix, etc. Ce type d’options peut faciliter la tâche à certains investisseurs. Pas nécessairement pour tous, mais encore une fois, le but est de nous permettre d’offrir une autre option et peut-être ainsi rejoindre d’autres investisseurs qui sont peut-être nés dans la génération qui connait mieux les FNB, les investisseurs qui opèrent un compte de courtage direct ou qui sont inscrits à une plateforme en ligne et utilisent ainsi déjà des FNB. Là, on a des produits qui sont très compétitifs en gestion active, mais qui sont disponibles via un véhicule qu’ils connaissent peut-être mieux qu’un fonds commun de placement (FCP).

FI : Quand peut-il être pertinent pour un conseiller d’avoir recours au bénéfice associé aux fonds de gestion active pour ses clients (selon l’âge, sa tolérance au risque, son volume d’actif) et dans quelle proportion, idéalement?

EJB : Cela peut être pertinent d’inclure la gestion active dans les portefeuilles pour plusieurs raisons. Premièrement, un gestionnaire est capable de s’adapter à travers un cycle de marché. Alors que si on achète un produit passif, il sera déterminé par les pondérations des titres actuels, sans nécessairement tenter de regarder dans le futur, mais plutôt se baser uniquement sur les performances du passé. Ça peut fonctionner, évidemment, et nous amener d’un point A à un point B, mais un gestionnaire a la capacité de changer son style et de s’adapter lors des périodes de volatilités.

Nous avons, chez-nous, des gestionnaires qui avaient une tendance à croissance très forte jusqu’en 2020-2021. Lorsque notre équipe de répartition d’actif, et la recherche macro, ont commencé à envoyer des signes que les taux allaient monter,  et que ça serait plus difficile pour les compagnies de croissance, ils ont été en mesure de s’adapter.

Le gestionnaire est capable d’aller se positionner de l’autre côté et d’adopter un style davantage valeur pendant ce type de période. Il va aller sélectionner des titres plus cycliques qui sont moins sensibles à ce type d’environnement. Ils sont capables de s’adapter sur le long terme.

Deuxièmement, on parle de gens qui ont un historique de succès à travers leur mandat.

Si on est capable d’ajouter de l’alpha à long terme, donc du rendement supplémentaire sur une période de 10-15, même sur 20 ans, je pense que c’est quelque chose qui peut apporter beaucoup plus au portefeuille que de se limiter à répliquer un indice. Mais, bien sûr, il faut trouver les bons gestionnaires et les bons produits.

Les opinions exprimées sont celles d’Étienne Joncas-Bouchard, Stratège, FNB, Fidelity Canada en date du 13 novembre 2023, et elles peuvent changer selon la situation des marchés et d’autres conditions.