Dans un souci d’efficacité, les banques américaines pourraient supprimer 200 000 emplois d’ici les dix prochaines années, d’après une déclaration de Wells Fargo & co. reprise par Bloomberg.
Les experts de Wells Fargo estiment ainsi que les suppressions d’emploi vont s’accélérer à mesure que l’économie va se remettre de la pandémie et que les conditions vont se normaliser. Ils sont d’avis que si les effectifs n’ont pas diminué ces derniers mois, c’est bien parce que les institutions ont mis un point d’honneur à protéger leurs employés pendant cette période difficile, mais une fois celle-ci terminée, plus rien ne les retiendra.
« Ce sera la plus grande réduction des effectifs bancaires américains de l’histoire », avance Mike Mayo qui dirige l’équipe d’analystes de Wells Fargo. D’après lui les banques doivent prendre cette décision si elles veulent pouvoir compétitionner avec les fintechs.
Les firmes de technologie financière qui proposent des produits à moindre coût révolutionnent les activités des prêteurs traditionnels, sans compter que les consommateurs adoptent progressivement les solutions numériques. Les banques doivent donc être repensées et revoir leurs coûts fixes.
« La technologie a un impact plus important qu’auparavant sur le secteur bancaire, a déclaré Mike Mayo en entrevue. Pour les banques, la technologie est à la fois amie et ennemie. »
En réduisant leurs effectifs, les banques deviendront plus souples, avec un nombre limité de niveaux de gestion et pourront ainsi mieux compétitionnées.
« Goliath est en train de gagner, a assuré Mike Mayo. Les plus grandes banques, en raison de leur envergure, sont capables de déployer de plus grandes quantités de technologie afin de mieux servir les clients tout en devenant plus efficaces. »
Ce dernier estime que le nombre de succursales va aller en diminuant et affirme qu’il est peu probable que celles qui ont fermé leurs portes pendant la COVID-19 soient de nouveau actives dans le futur.
Afin d’être plus efficace, il y a fort à parier que le personnel toujours en place devra assumer une plus grande partie de la charge de travail et que la distance entre les employés des niveaux inférieurs et les cadres supérieurs se réduise.
« On assiste à l’aplatissement des structures organisationnelles, avec un renversement de la pyramide organisationnelle, impliquant un élargissement du champ des responsabilités et un accroissement des attentes pour que chaque employé génère davantage de revenus ou une plus grande efficacité », conclut Mike Mayo.