Les fonctionnaires fédéraux membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) ont déclenché une grève à 00 h 01 mercredi, faute d’avoir réussi à s’entendre avec le Conseil du trésor avant la fin de leur ultimatum de mardi soir.
Le syndicat avait annoncé lundi qu’il déclencherait une grève dès minuit et une minute mercredi si aucune entente n’était conclue avant 21 h, mardi.
Lors d’un très court point de presse, le président national de l’AFPC, Chris Aylward, a confirmé qu’aucune entente n’avait été conclue, ce qui fait en sorte que la grève sera déclenchée.
« Nous sommes en négociation depuis près de deux ans et nos enjeux à la table des négociations n’ont toujours pas été abordés par l’employeur. Nous avions posé un ultimatum pour 21 h (mardi) soir, et je vous confirme que nous n’avons pas conclu d’entente de principe ».
« L’Alliance de la fonction publique du Canada, ses 155 000 membres, sera en grève dès 00 h 01 (mercredi) », a annoncé Chris Aylward.
Le syndicat restera toutefois à la table des négociations dans l’espoir de trouver une entente de dernière minute, a-t-il fait savoir. « Nous sommes encore relativement loin l’un de l’autre, mais nous restons à la table, parce que notre objectif est toujours de conclure une entente de principe. Voilà pourquoi nous restons à la table et que nous y resterons tant que l’employeur voudra y être aussi. »
Toutefois, « nous resterons en grève jusqu’à ce que le gouvernement s’attaque à nos enjeux principaux à la table des négociations », a ajouté Chris Aylward.
Le grand syndicat pancanadien représente 120 000 fonctionnaires fédéraux œuvrant dans les différents ministères et 35 000 syndiqués à l’Agence du revenu du Canada qui sont directement concernés par ce débrayage.
En soirée mardi, le Conseil du trésor a indiqué qu’il demeurait à la table de négociation, déterminé à conclure une entente le plus tôt possible. « Nous demandons à l’AFPC de travailler avec nous pour parvenir à un règlement rapide, afin que nous puissions ensemble recommencer à fournir les services importants sur lesquels comptent les Canadiens et Canadiennes », a-t-il écrit dans un communiqué.
Le Trésor affirme que le gouvernement « a fait tout ce qu’il pouvait pour parvenir à une entente et éviter de perturber les services dont les Canadiens et Canadiennes ont besoin. » Il a jouté que le droit de faire la grève devrait toujours être une solution de dernier recours.
Pendant la grève, des services essentiels seront assurés, notamment aux services frontaliers et dans les services correctionnels, a déjà indiqué l’Alliance.
Le Secrétariat du Conseil du trésor a aussi précisé que les prestations d’assurance-emploi continueront d’être versées, tout comme le soutien au revenu des anciens combattants, les prestations de la sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti, de même que les versements du Régime de pension du Canada.
Toutefois, plusieurs services au public seront affectés, comme les passeports, l’immigration, les déclarations de revenus et les différents services à la clientèle. De même, l’attente au téléphone sera plus longue qu’à l’habitude, a prévenu l’AFPC.
Offre salariale bonifiée
Le Secrétariat du Conseil du trésor a révélé lundi avoir bonifié son offre salariale dans le but de recueillir l’adhésion de l’Alliance. Il offre maintenant 9 % d’augmentation sur trois ans.
Mais l’Alliance a jugé cela insuffisant, elle qui demande 4,5 % par année pendant trois ans.
La question du télétravail, une priorité pour les membres de l’Alliance, semble poser un sérieux problème pour le Conseil du trésor.
« Il y a des compromis qui doivent être faits sur toutes nos demandes, c’est l’objectif de toute négociation », a noté Chris Aylward, mardi soir.
Le Trésor soutient que les demandes de l’AFPC, « selon leur libellé actuel, auraient de graves répercussions sur la capacité du gouvernement de fournir des services à la population canadienne et limiteraient sa capacité de gérer efficacement l’effectif de la fonction publique ».
Le Conseil du trésor a tout de même défendu son offre globale. « Nous avons une bonne offre sur la table, et il y a suffisamment de points communs pour parvenir à un consensus sur une convention collective renouvelée pour nos fonctionnaires. Les Canadiennes et les Canadiens s’attendent à ce que les deux parties négocient de bonne foi et fassent des compromis pour éviter de perturber les services sur lesquels ils dépendent. Nous faisons tout notre possible pour éviter la perturbation du travail », a-t-il affirmé.
Malgré tout, le syndicat est motivé à déclencher sa grève s’il n’y a aucun progrès.
« Nos membres sont gonflés à bloc, ils se sont très clairement prononcés et ils sont prêts à se battre pour obtenir une bonne convention collective, juste et équitable », a lancé Chris Aylward mardi soir, avant de quitter brusquement le point de presse pour aller reprendre les négociations.
(Avec Finance et Investissement)