Interrompu à plusieurs reprises par les réactions fusant de la salle, Mathieu Simard a passé en revue, dans une perspective essentiellement chronologique, la démarche des régulateurs.
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« La décision des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) n’a pas encore été prise et votre point de vue est important », a affirmé Mathieu Simard, ajoutant que des tables rondes et des ateliers sont aussi prévus au printemps et à l’automne 2017.
Le choix aux investisseurs ?
Avant de faire disparaître les commissions, il faudrait peut-être les standardiser, voire les niveler, estime François Corbeil, vice-président régional, ventes chez Invesco.
« Notre message c’est : donnons des choix aux investisseurs. Les petits investisseurs ne seront pas avantagés dans ce processus s’il y a une abolition. Notre expérience au Royaume-Uni nous le confirme », indique François Corbeil, lors d’un panel sur les impacts anticipés de l’abolition des commissions intégrées des fonds d’investissement.
Aux représentants rémunérés à commission, François Corbeil suggère avec insistance de réévaluer leur offre de service. « Que la réglementation passe ou pas, il faut faire une introspection de votre travail. Vous ne pourrez plus être un ‘‘vendeur de fonds », vous devrez augmenter votre offre de service et justifier les frais du service que vous offrez à votre client. Vous devrez voir votre client et bien exposer les services que vous lui rendez. Lui dire, outre les fonds, que vous vous occupez par exemple de sa planification financière et de sa planification en prévision de la retraite. »
L’abolition des commissions intégrées des fonds d’investissement pourrait aussi avoir une influence significative sur la valeur future du « book », estime François Corbeil, rappelant que de nombreux conseillers comptent sur la valeur de leur « book » pour nourrir leur fonds de pension.
Dans le cas des firmes de courtage, les impacts potentiels découlant de l’abolition des commissions intégrées des fonds d’investissement risquent aussi d’être importants, prévoit François Corbeil. « Les firmes de courtage vont être sous pression et c’est sans compter l’émergence des fonds négociés en Bourse (FNB) qui mettent déjà beaucoup de pression sur les marges. On observe déjà une consolidation dans le secteur en raison de la croissance des coûts d’exploitation, notamment en raison des frais de conformité. Les économies d’échelle vont donc se révéler fort importantes si l’on va vers un modèle d’abolition des commissions et les modèles d’affaires pourraient devoir radicalement évoluer. »
Évoquant la pratique d’Invesco, François Corbeil confirme que les fabricants de fonds commun de placement sont très impliqués auprès des organismes de règlementations canadiens et provinciaux. « Invesco est un gros joueur sur la scène mondiale et elle partage son expérience aux organismes de réglementation ».