Le Conseil de direction de la Banque du Canada a envisagé d’attendre jusqu’en juillet pour baisser les taux d’intérêt, mais a finalement décidé de les réduire plus tôt, révèle le résumé des délibérations de la banque centrale.
Le résumé détaille les discussions entre le gouverneur Tiff Macklem et ses adjoints dans la perspective de l’annonce de politique monétaire du 5 juin, au cours de laquelle la banque centrale a abaissé son taux directeur.
« (Les membres) étaient conscients du risque que les progrès stagnent — comme cela avait été le cas aux États-Unis —, mais l’inflation fondamentale avait baissé pendant quatre mois consécutifs et les indicateurs laissaient entrevoir que ce ralentissement allait se poursuivre. Convenant que les progrès accomplis étaient suffisants pour justifier une première baisse du taux directeur, ils ont décidé de le réduire tout de suite de 25 points de base pour le faire passer à 4,75 % », indique le résumé.
La réduction d’un quart de point marquait la première fois que la banque centrale abaissait son taux directeur depuis mars 2020, représentant un tournant dans sa lutte contre une inflation élevée.
Avant la décision sur les taux, la plupart des observateurs s’attendaient à ce que la banque centrale procède à sa première baisse, même si certains jugeaient probable qu’elle ne survienne qu’en juillet.
L’inflation annuelle au Canada a atteint 2,7 % en avril, tandis que les mesures des pressions sous-jacentes sur les prix se sont également atténuées.
Alors que son taux directeur se situe désormais à 4,75 %, le résumé réitère l’approche prudente de la banque centrale, notant qu’elle prévoit de prendre les décisions futures en matière de taux d’intérêt une par une.
Même si une seule réduction du taux directeur ne devrait pas avoir d’effet majeur sur l’économie, elle signale le début d’un cycle d’assouplissement pour la Banque du Canada.
Le marché immobilier, en particulier, devrait se redresser dans les mois à venir après un net ralentissement de l’activité.
Les économistes auront les yeux rivés sur l’ampleur de l’échauffement du marché immobilier alors que les taux d’intérêt continuent de baisser.
La Banque du Canada devra examiner deux autres rapports sur l’inflation avant sa prochaine décision sur les taux d’intérêt prévue le 24 juillet.
Le résumé des délibérations détaille certains des risques discutés au sein du Conseil de direction, notamment un ralentissement économique plus important que prévu en raison du renouvellement de leurs prêts hypothécaires par les ménages à des taux plus élevés.
D’un autre côté, la banque centrale a pris en compte la possibilité que des baisses de taux puissent relancer le marché immobilier.
Le résumé indique que le Conseil de direction prête également attention à la manière dont la croissance démographique continuera d’affecter l’économie et l’inflation.
« Le moment de la mise en œuvre des mesures du gouvernement visant à ralentir la croissance du nombre de résidents non permanents, de même que les répercussions de ces mesures, pourraient jouer sur les prévisions d’inflation et de croissance », indique le résumé.
Le gouvernement fédéral envisage de réduire la part des résidents temporaires dans le pays à cinq pour cent de la population totale.
Selon Statistique Canada, les résidents temporaires représentaient 6,8 % de la population au 1er avril.