Les baisses les plus violentes sont venues des marchés pétroliers, où les prix ont plongé plus de 20 %. Mais les mouvements des actions et des rendements obligataires étaient presque aussi époustouflants. Aux États-Unis, l’indice de référence S&P 500 a plongé de 7 % au cours des premières minutes de négociation et les pertes ont été si fortes que le commerce a été interrompu.
La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a brièvement baissé de plus de 2000 points, soit de plus de 7,7 %.
Les actions européennes ont chuté de plus de 8 %. Les rendements des bons du Trésor ont atteint un creux record alors que les investisseurs se réfugient dans tout ce qui semble sûr, même si ces refuges semblent rapporter de moins en moins à chaque jour qui passe.
La forte activité de vente est le résultat de la peur de l’inconnu. Alors que COVID-19 se propage dans le monde entier, de nombreux investisseurs se sentent impuissants à essayer d’estimer à quel point cela nuira à l’économie et aux bénéfices des entreprises, et la réponse la plus simple à une telle incertitude pourrait être de sortir du marché. Après avoir initialement adopté une position optimiste sur le virus – en espérant qu’il resterait confiné principalement en Chine et ne provoquerait qu’une perturbation à court terme – les investisseurs se rendent compte qu’ils l’ont probablement sous-estimé.
Le virus a infecté plus de 110 000 personnes dans le monde, et l’Italie a suivi dimanche l’exemple de la Chine en mettant en quarantaine une grande partie de son pays dans l’espoir d’enrayer la propagation. Cela a suscité plus de craintes, car les quarantaines ralentiraient encore plus les chaînes d’approvisionnement des entreprises.
Le nouveau coronavirus se propage maintenant sur tous les continents sauf l’Antarctique et nuit aux dépenses de consommation, à la production industrielle et aux voyages.
L’arrêt automatique déclenché sur le marché boursier américain est censé ralentir les choses et donner aux investisseurs une chance de respirer avant de négocier davantage.
En fin d’avant-midi, l’indice de référence de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, rendait 1094,53 points, ou 6,8 %, à 15 080,49 points, après avoir accusé plus tôt dans la séance un recul de plus de 1600 points. Le secteur de l’énergie du parquet torontois plongeait de plus de 20 %, l’action de Suncor Énergie perdait 4,26 $ à 29,26 $ et celle de Canadian Natural Resources, 6,86 $ à 23,40 $.
À New York, le Dow Jones rendait 1571,09 points, ou 5,9 %, à 24 347,69 points, tandis que l’indice élargi S&P 500 reculait de 170,98 points, soit 5,8 %, à 2801,39 points. L’indice composé du Nasdaq perdait 454,19 points, ou 5,3 %, à 8121,43 points.
Le S&P 500 a perdu 17 % depuis l’établissement d’un record le mois dernier. S’il chute de 20 %, cela signifierait la mort de ce qui est devenu le plus long marché haussier des actions américaines de l’histoire. La séance de lundi marque en fait le 11e anniversaire de la chute du marché après la crise financière de 2008.
Sur le marché des devises, le dollar canadien se négociait à 73,87 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,51 cents US de vendredi.
À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut plongeait de 7,18 $ US à 34,10 $ US le baril, en baisse de 17,4 %, tandis que le prix de l’or prenait 1,70 $ US à 1674,10 $ US l’once. Le prix du cuivre chutait pour sa part de 7,7 cents US à 2,48 $ US la livre.
Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans a plongé à 0,49 %. Au début de la semaine dernière, il n’avait jamais été inférieur à 1%.