Esprit numérique. Concept d’intelligence artificielle du cerveau.
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L’intelligence artificielle (IA) s’impose de plus en plus comme un levier de croissance majeur pour l’industrie bancaire mondiale. De simples outils d’automatisation, l’IA a évolué pour offrir des expériences client personnalisées, transformant la façon dont les banques interagissent avec leurs clients et gèrent leurs opérations. Cette transformation n’est pas sans conséquences financières : selon une étude récente de Stocklytics.com, l’IA pourrait augmenter les revenus bancaires de 301 milliards de dollars (G$) d’ici 2030.

L’analyste financière Edith Reads, de Stocklytics, souligne l’impact significatif de cette tendance : « Les essais des banques avec l’IA se sont avérés fructueux, signalant une tendance croissante à l’adoption de l’IA dans le secteur bancaire. Les améliorations de la productivité et de l’expérience client apportées par l’IA ont accru l’attractivité des banques, contribuant à cette croissance substantielle des revenus. »

Un impact mondial avec des différences régionales

En 2023, l’introduction de l’IA a permis à l’industrie bancaire mondiale d’ajouter 143 G$ à ses revenus. Cette tendance devrait se renforcer en 2024, avec des gains estimés à 164 G$, la région Amérique du Nord et l’Asie-Pacifique étant en tête avec 49 G$ chacune, suivies de près par l’Europe avec 47 G$.

D’ici 2027, les banques de la région Asie-Pacifique sont sur la voie de devenir les plus grandes bénéficiaires de l’IA, avec une projection de 71 G$, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2024. L’Amérique du Nord et l’Europe suivront de près avec des contributions attendues de 63 G$ chacune.

Les prévisions pour 2030 confirment cette tendance, avec des revenus bancaires dépassant les 300 G$ grâce à l’IA. L’Asie-Pacifique dominera avec 99 G$, l’Europe se classera deuxième avec 86 G$, tandis que l’Amérique du Nord se situera en troisième position avec 76 G$. Le Moyen-Orient et l’Afrique, ainsi que l’Amérique du Sud, contribueront respectivement à hauteur de 20 et 18 G$.

Des exemples concrets

Au fil des années, l’utilisation de l’IA s’est étendue dans les institutions bancaires. En plus d’améliorer les expériences client, elle a un impact positif sur l’efficacité opérationnelle. Par exemple, Erica, l’agent conversationnel (chatbot) de Bank of America, piloté par l’IA, fournit un support 24h/7 aux clients de la banque. Basé aussi sur la voix, il permet aux utilisateurs de faire des demandes de transactions autant écrites que vocales. L’agent conversationnel est aussi en mesure de communiquer différentes informations sur le solde du compte, les habitudes de consommation, etc. Depuis son lancement en 2018, Erica a facilité plus de 1,5 milliard d’interactions avec les clients.

Bank of America utilise également sa plateforme Glass qui analyse les tendances du marché et anticipe les besoins des clients, permettant ainsi à la banque de fournir des conseils d’investissement personnalisés. De son côté, la banque Barclays utilise l’IA pour détecter et prévenir la fraude en temps réel, garantissant ainsi une surveillance rigoureuse des transactions.