Le ministre de la Réduction du crime organisé, Bill Blair, a reconnu mardi qu’il y avait du blanchiment d’argent partout au Canada et dans le monde, mais il a rappelé que le gouvernement fédéral était déjà passé à l’action pour lutter contre ce fléau.
Ces mesures démontrent que le Canada s’attaque au problème, selon lui.
Bill Blair a indiqué que le dernier budget fédéral prévoyait des dépenses supplémentaires en matière de lutte contre le blanchiment d’argent pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada, l’unité du renseignement financier du Canada.
Un groupe de travail a aussi été formé pour déterminer les menaces et les failles.
L’Agence du revenu du Canada a également reçu des fonds pour créer quatre nouvelles équipes immobilières résidentielles et commerciales afin de s’attaquer au problème dans le secteur de l’immobilier, a-t-il déclaré. Par ailleurs, le gouvernement modifie les lois actuelles pour mieux déterminer qui est propriétaire des propriétés et contrôler les ventes de propriétés.
« Nous devons mieux comprendre qui est propriétaire de quelles entreprises et qui a de l’argent là-dedans, a-t-il expliqué. Si quelqu’un arrive avec un sac de hockey rempli d’argent, vous ne pouvez pas simplement prétendre que vous êtes indifférent et que vous ne connaissez pas ses origines. Vous avez une responsabilité de diligence raisonnable. Pour ceux qui sont téméraires, cela pourrait avoir des conséquences pénales. »
Le Canada serait en retard
Mais l’auteur d’un récent rapport présenté par l’Institut C.D. Howe affirme que le Canada est en retard dans la lutte contre le crime.
Kevin Comeau estime que les politiques canadiennes de lutte contre le blanchiment d’argent sont parmi les plus faibles des démocraties occidentales. Selon lui, des milliards de dollars sont blanchis chaque année au Canada.
« C’est une solution du 20e siècle à un problème du 21e siècle », a-t-il soutenu en entrevue téléphonique depuis Oakville, en Ontario.
L’avocat d’affaires à la retraite croit que les modifications législatives du gouvernement visant à suivre la propriété sont trop faibles, car les informations précieuses pour empêcher le flux d’argent sale ne sont pas suffisamment disponibles.
« L’idée de la lutte contre le blanchiment d’argent est d’éclairer le plus possible la question afin que d’autres personnes puissent dire: « Ah, ah, c’est le méchant » », a illustré Kevin Comeau, qui propose d’établir un registre public.