L’opinion de l’avocat général de la Cour européenne de Justice, Manuel Campos Sanchez-Bordona, a immédiatement avivé les espoirs de ceux qui espèrent toujours bloquer le divorce entre le Royaume-Uni et l’UE.
Le gouvernement de la première ministre Theresa May répète qu’il ne reviendra jamais sur sa décision de partir, mais les parlementaires britanniques doivent voter la semaine prochaine sur l’entente intervenue entre Londres et Bruxelles. Une bataille féroce attend Mme May au cours des prochains jours et plusieurs observateurs prédisent que sa défaite est inévitable.
Un tel scénario de Brexit chaotique « sans accord » pourrait renverser Mme May, son gouvernement, voire les deux.
M. Sanchez-Bordona a dit à la Cour européenne de Justice qu’une décision du gouvernement britannique de renoncer unilatéralement au Brexit serait juridiquement valide. Le tribunal se rallie habituellement, mais pas toujours, à l’avis de l’avocat général.
Le tribunal étudie la question de manière accélérée à la demande de parlementaires écossais, puisque le Royaume-Uni doit sortir de l’Union européenne le 29 mars. Une décision finale est attendue au cours des prochaines semaines.
Le Conseil européen et la Commission européenne sont contre l’idée d’une révocation unilatérale de l’Article 50, qui concerne le retrait d’un membre de l’UE, et considèrent que cela nécessiterait l’accord unanime des 27 autres États membres.
La Banque d’Angleterre a prévenu la semaine dernière qu’un divorce sans accord pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur l’économie du Royaume-Uni, qui pourrait perdre 8 pour cent dans les mois suivant le 29 mars.
Le gouverneur Mark Carney a renchéri mardi en lançant que la facture d’épicerie des consommateurs britanniques pourrait augmenter de 10 %, advenant que le pire scénario imaginable se concrétise et que la livre sterling perde 25 % de sa valeur.
(The Associated Press)