Selon une source gouvernementale, dans le budget 2019 Ottawa envisage notamment de créer un compte d’épargne « formation des adultes », inspiré de celui de Singapour.
Lancé en 2016, le programme du gouvernement de Singapour offre à ses citoyens âgés de plus de 25 ans un crédit de 500 $ pour suivre une formation accréditée par l’État. Les travailleurs âgés de plus de 40 ans peuvent obtenir une subvention couvrant 90 pour cent des frais de scolarité pour des cours qui ont été approuvés.
Le programme a toutes les apparences d’un régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ) mais pour des adultes en milieu de carrière. Le gouvernement est toutefois déjà prévenu que les personnes n’ayant pas un salaire élevé pourraient ne pas pouvoir épargner autant qu’Ottawa l’espère. Le gouvernement fédéral avait dû surmonter le même genre de problème avec le REÉÉ.
M. Morneau a expliqué jeudi que le gouvernement visait à donner du temps libre aux travailleurs pour la formation professionnelle et à leur fournir des moyens pour couvrir leurs dépenses lorsqu’ils quittent temporairement le marché du travail.
Le Conseil consultatif en matière de croissance économique avait recommandé l’instauration d’une telle mesure dans son dernier rapport en 2017. Il avait encouragé le gouvernement à créer un « Fonds d’encouragement à l’éducation permanente du Canada » afin d’inciter les travailleurs et les entreprises à investir davantage dans le perfectionnement des compétences. Un tel programme nécessiterait, jugeait-on alors, un supplément de 15 G$.
« C’est difficile de changer de carrière pour les travailleurs. C’est quelque chose à laquelle nous avons réfléchi pour le budget de cette année, a déclaré M. Morneau. C’est à quoi nous avons réfléchi: comment aider les Canadiens à se retirer du marché du travail et faire en sorte qu’ils puissent continuer de subvenir à leurs besoins pendant leur sabbatique et à payer leur formation. »
Paul Davidson, président d’Universités Canada, applaudit cette idée.
« Nous assistons à de nouveaux débats sur les compétences, qui concernent non seulement les jeunes, mais aussi tous les travailleurs, a dit M. Davidson, dont l’organisation représente 96 universités canadiennes. Il s’agit non seulement de donner de nouvelles qualifications à ceux que le marché du travail a exclus, mais également de renforcer leurs compétences. »