Durant ses neuf années d’attaquant belliqueux de la Ligue nationale de hockey, Nevin Markwart n’a jamais été de ceux qui battaient en retraite devant un adversaire plus costaud.
Ces jours-ci, en tant que président-directeur général et directeur des placements chez Canoe Financial LP, Nevin Markwart rivalise énergiquement dans une arène où les disparités de taille entre les acteurs est bien plus grande.
Dans un communiqué de presse du 19 août annonçant le lancement de deux nouveaux fonds communs de placement, notamment un fonds d’actions mondiales géré par le gestionnaire de valeur stricte chevronné Tim McElvaine, Canoe s’est auto-proclamée une des sociétés de fonds communs qui grandissent le plus vite au Canada.
Toutefois, la croissance rapide est bien plus facile à atteindre en pourcentage si l’on est petit pour commencer. Depuis le lancement de son premier fonds commun en février 2011, Canoe a grandi d’environ 650 M$ dans les fonds à taux variable. Pour mettre en perspective les actifs actuels des fonds de Canoe, s’ils étaient tous détenus dans un seul fonds, la famille RBC à elle seule aurait 32 fonds plus gros.
Se donnant un poids quelque peu plus important, la société de Calgary Canoe gère aussi le produit EnerVestDiversified Income Trust EIT.UN , créé en 1997. Ce fonds à capital fixe est géré depuis novembre 2010 par Canoe, qui est un parent éloigné du gestionnaire original.
La sagesse conventionnelle nous dit que les jours des petites sociétés de fonds qui ont l’esprit d’entreprise sont révolus. De nos jours, l’industrie des fonds communs de placement est dominée par les grandes banques, les succursales bancaires de multinationales étrangères et une poignée de sociétés canadiennes indépendantes.
Les firmes aux gros moyens faisant des économies d’échelle et au nom bien connu, dit-on, sont celles qui sont les plus à même de répondre aux divers besoins des investisseurs et de pouvoir se permettre les coûts de la gestion des placements, de l’administration et du marketing, ainsi que de respecter les exigences des autorités de réglementation.
Bien entendu, Nevin Markwart n’est pas d’accord. Dans un entretien avec Morningstar, il a évoqué comment la société privée Canoe entendait rivaliser avec les géants de l’industrie. Les stratégies fondamentales de Canoe comprennent des alliances exclusives avec des gestionnaires de capitaux externes, une diversification de ses produits, un développement de ses capacités internes de gestion de capitaux et l’apport d’une touche plus personnelle que ses concurrents beaucoup plus gros.
Le nouvel allié de Canoe dans les placements est M. McElvaine, president de la société de Victoria McElvaine Investment Management. C’est le gestionnaire de la Catégorie mondiale de valeur Canoe lancée dernièrement : un fonds d’actions mondiales toutes capitalisations passe-partout.
Protégé et collègue de longue date du regretté Peter Cundill, gestionnaire illustre axé sur la valeur, M. McElvaine a été gestionnaire de l’ex-famille de fonds communs Cundill, puis de la Financière Mackenzie après son acquisition des fonds Cundill.
M. McElvaine a été gestionnaire du Fonds canadien sécurité Mackenzie Cundill de 1992 à 1999, co-gestionnaire du produit phare de Cundill le Fonds de valeur Mackenzie Cundill de 1998 à 2003, et plus récemment sous-conseiller du fonds précédemment appelé Catégorie Mackenzie Universal canadien de valeur (de 2009 à 2012).
M. McElvaine a fondé McElvaine Investment Management Ltd. en 1996, et depuis lors il gère le fonds McElvaine Investment Trust , qui investit principalement dans les actions canadiennes de PME et se vend par mémorandum d’offre. La Catégorie mondiale de valeur Canoe représente le retour de M. McElvaine dans les fonds communs aux particuliers, et dans cet espace il sera une « vedette de super-qualité » exclusive à Canoe, dit M. Markwart.
En cherchant à produire un rendement au-dessus de la moyenne, M. McElvaine devra surmonter le handicap de frais supérieurs à la moyenne. Les frais de gestion pour la série A à frais d’acquisition optionnels est de 2,5 %, parmi les plus élevés de la catégorie Actions mondiales, à quoi s’ajoutent des frais administratifs de 0,35 % pour couvrir les dépenses d’exploitation.
L’autre nouveau produit lancé ce mois-ci est le Fonds mondial de revenu Canoe, dernier mandat de la firme à être sous-conseillé par des équipes de l’organisation néerlandaise Aegon. Le portefeuille de ce nouveau fonds mondial à revenu fixe sera géré par Aegon USA Investment Management, LLC. Pour les fonds destinés aux particuliers, Canoe a une relation d’exclusivité avec Aegon, qui gère aussi cinq autres mandats à revenu fixe et équilibrés. Les frais de gestion sont de 1,85 % pour la série A, ce qui est au-dessus de la moyenne. Les ratios de frais de gestion sont généralement pour Canoe un désavantage concurrentiel.
Ces mandats sont tous deux de nature mondiale, ce qui signale une diversification de plus en plus grande des produits offerts par Canoe par rapport à son centrage original sur le Canada. Nevin Markwart reconnaît qu’il y aura de toute évidence des moments, comme cela a récemment été le cas, où les marchés canadiens seront à la traîne.
Le thème « ALLEZ CANADA » précédemment claironné par Canoe est passé sous l’éteignoir, comme le révèle le nouveau prospectus de Canoe ce mois-ci. Le dernier prospectus, daté du 13 août, a effacé la mention « ALLEZ CANADA! » Du nom des 11 fonds que couvraient précédemment ce slogan. Toutefois, la raison de ces changements de noms a été partiellement la longueur des intitulés, jugée excessive. « ALLEZ CANADA! » fait toujours partie du nom de la structure des fonds constitués en sociétés.
Pour améliorer ses capacités internes de gestion de capitaux, Canoe a engagé Robert Taylor, qui travaillait précédemment pour BMO Gestion d’actifs, comme vice-président principal et gestionnaire de portefeuille. Le 29 juillet dernier, M. Taylor a succédé à Bob Haber, le directeur de la société de Boston Haber Trilix Advisors LP, comme gestionnaire du produit à capital EnerVest Diversified Income Trust et quatre fonds à capital variable : la Catégorie canadienne de revenu mensuel Canoe , le Catégorie canadienne de répartition d’actifs Canoe , la Catégorie canadienne d’actions Canoe et la Catégorie de croissance du capital Canoe .
Nevin Markwart, qui travaillait sous la direction de M. Haber comme gestionnaire des actions canadiennes à Fidelity Investments à Boston, a indiqué que M. Haber voulait se retirer et avait demandé à Canoe de lui trouver un successeur. « Bob est pour moi un grand ami et un mentor, et cela n’y change strictement rien », dit Nevin Markwart.
En la personne de M. Taylor, Canoe gagne un gestionnaire qui, au cours des années, pris de plus grosses responsabilités pour une filiale de banque, et qui était réceptive à l’idée d’aller travailler pour une firme plus petite dotes d’une culture plus axée sur l’esprit d’entreprise. Auprès de son employeur précédent, M. Taylor a été gestionnaire de produits comme BMO Fonds de l’allocation de l’actif , de BMO Fonds d’actions et de BMO Fonds de ressources . Il a été également membre du comité de combinaison d’actifs de BMO Gestion d’actifs. M. Taylor rejoint le gestionnaire de portefeuille Rafi Tahmazian, spécialiste des mandats de ressources naturelles.
Canoe a engagé un analyste pour travailler avec M. Taylor, et M. Markwart dit que lui-même et M. Taylor sont en communication quotidienne. M. Markwart, 48 ans, qui est titulaire d’un MBA de l’université Northeastern à Boston et porte le titre de CFA, s’est embarqué dans une carrière dans les placements en 1992, date à laquelle il a cessé de jouer dans la LNH, principalement pour les Bruins de Boston.
Avant d’entrer à Canoe, M. Markwart travaillait pour la société de Boston Fidelity Investments, où il s’occupait aussi de la division canadienne. Il a été chef des actions canadiennes et membre de l’équipe de direction à Fidelity Investments Canada. Au nombre de ses employeurs précédents, on compte Wellington Management Co. et Standish Ayer and Wood Inc., toutes deux basées à Boston.
M. Markwart parle avec passion du besoin de communiquer efficacement avec les investisseurs, par l’intermédiaire de leurs conseillers. Il affirme qu’une petite firme dont les employés sont propriétaires, comme Canoe, et davantage motivée par un centrage sur le client et y est mieux adaptée que les énormes sociétés avec lesquelles elle rivalise.