Un mois plus tard, ses liquidités étaient tombées à zéro.
Le chasseur de titres a en effet rapidement déployé son trésor de guerre pendant la raclée de décembre, la pire depuis 1931.
«Il a des périodes où je négocie très peu et d’autres où je deviens plus actif lorsque l’évaluation de sociétés de qualité diverge de la norme. Je crois fermement au phénomène du retour à la moyenne», explique le gestionnaire de Calgary.
M. Cole préconise les entreprises offrant une longue feuille de route, une solide santé financière, ainsi qu’un bon potentiel de dividendes accrus.
Une vedette déchue
Le gestionnaire a notamment mis la main sur des actions de la banque d’investissement réputée Goldman Sachs (GS, 197,72$US) tombée en défaveur.
«Cet achat reflète parfaitement mon approche. J’attends l’occasion d’acheter des titres de premier ordre lorsque leur évaluation devient déconnectée de la réalité», précise le financier.
Après une chute de 275 à 175 $ US entre mars et décembre, son titre se négociait à moins 7 fois les bénéfices de 2018 et 11 % sous sa valeur comptable tangible.
«C’est dire à quel point les investisseurs appréhendaient que de mauvaises nouvelles en raison des allégations détournement de fonds en Malaisie», raconte le gestionnaire.
Or, même après des provisions légales d’un demi-milliard de dollars, les résultats de la banque ont rencontré les attentes et son capital réglementaire s’est renforcé.
Le titre a rebondi de 10 % le 16 janvier, son meilleur gain en dix ans.
La valeur d’aubaine des banques
M. Cole préfère aussi miser sur un petit nombre de sociétés ciblées dans diverses industries, une approche qu’il juge plus rentable à longue haleine.
«Je préfère me concentrer sur mes meilleures idées», évoque le gestionnaire de Conseils en placement Portland.
Il a donc ajouté à huit placements existants en décembre, surtout dans les banques Scotia (BNS,56,65$), TD (TD, 56,61$) et CIBC, (CM, 84,91$).
«À leur plus bas en décembre, les banques canadiennes sont tombées à moins de neuf fois les bénéfices prévus en raison des craintes ambiantes de récession», indique M. Cole.
Un géant de la santé en défaveur
Le financier a aussi ajouté à ses placements dans le grossiste en médicaments McKesson (MCK, 132,26$ US qui partage le marché avec AmeriSourceBergen (ABC, 84,45$US) et Cardinal Health (CAH, 49,91$US).
La compétition s’intensifie et la technologie perturbe le statu quo, admet M. Cole, mais sa masse critique lui procure un avantage concurrentiel qui la protège en partie des visées en santé d’Amazon (AMZN, 1633,3 $ US) entre autres, croit M. Cole.
Après une chute de 31% entre avril et décembre, l’évaluation de McKesson avait fondu à moins de 9 fois ses bénéfices prévus.
La société reviendra un jour dans les grâces du marché, croit-il. Dans l’intervalle, ses flux excédentaires alimentent ses dividendes et ses rachats d’actions.
Un autre blue chip impopulaire
La société de portefeuille Financière Power (PWF, 26,79$) qui chapeaute l’assureur-vie Great-West (GWO, 28,40$) et du gestionnaire de fonds Financière IGM (IGM, 32,84$) est aussi laissée pour compte en Bourse.
S’il est vrai que ces deux industries ont perdu leur lustre d’antan, un dividende de 6,5% et une croissance annuelle prévue de 4% des bénéfices suffisent amplement à faire patienter M. Cole jusqu’à ce que ces rendements financiers retrouvent l’attention des investisseurs.
«C’est un rendement après impôts intéressant quand on sait que les actions donnent du 6 à 7% à très long terme», conclut-il.
Nous avons interviewé quatre autres gestionnaires dont l’encaisse était élevée à la fin de 2018.
Si certains n’étaient pas pressés de réinvestir leur cagnotte, d’autres comme M. Cole ont sauté sur des occasions.