Les conseillers ne sont pas tenus d’avoir des plans de continuité des affaires ou de succession, mais leurs courtiers le font – ce qui soulève des questions importantes sur le devoir éthique d’un conseiller de planifier pour le bien de ses clients.
Bien que trop peu de conseillers financiers aient créé des plans de relève, il y a « beaucoup de directives spécifiques de l’industrie sur les raisons pour lesquelles nous devrions aborder [cette question] », a assuré Rod Burylo, consultant en gestion de fonds d’investissement auprès d’Axcess Capital Advisors, courtier sur le marché dispensé, qui a également occupé divers postes de chef de la conformité au cours de sa carrière.
Selon Rod Burylo, les organismes d’autoréglementation et les autorités de réglementation des valeurs mobilières exigent que les courtiers aient des plans de continuité des activités afin que les clients puissent être servis sans interruption, même en cas d’urgence. Cette exigence est « un bon message pour nous [conseillers] ; s’ils l’exigent de l’enseigne à laquelle vous êtes attachée, c’est peut-être quelque chose que vous devriez exiger de vous-même », a-t-il suggéré.
Il a ajouté que le fait de disséquer le langage utilisé dans les normes de pratique de FP Canada [ou de l’IQPF] peut également conduire à un argument « très fort » en faveur de la mise en place de plans de continuité et de succession pour protéger les clients.
Le 23 septembre, Rod Burylo a animé une séance sur la façon dont l’éthique est liée à la fois à la continuité des activités et à la planification de la relève pour les conseillers, dans le cadre du symposium virtuel 2021 de l’Institute of Advanced Financial Planners (IAFP). La planification de la continuité de base est largement comprise comme une planification d’urgence, a-t-il déclaré, tandis que la planification de la succession concerne les conseillers qui prennent leur retraite et qui font la transition de leurs livres.
Les conseillers qui n’ont pas de plan doivent reconnaître les aspects négatifs et les risques potentiels de l’absence de planification.
« Les clients trouveraient ironique que des professionnels dont le métier est d’aider les autres à se préparer à la retraite… ou à un problème de santé qui pourrait survenir, soient si nombreux à ne pas [planifier] pour eux-mêmes », a noté Rod Burylo.
Les conseillers qui se lancent dans la planification doivent s’assurer de le faire de manière conforme, en particulier lorsqu’il s’agit d’organiser, de traiter et de protéger les données des clients.
La plupart des conseillers savent que les informations sur les clients ne peuvent pas être partagées avec d’autres, sauf si les clients donnent leur consentement. « Pourtant, ce que je vois parfois, c’est que lorsqu’un conseiller commence à penser à des choses comme un plan de succession, il commence à penser à qui achèterait son portefeuille d’affaires et mène des conversations sur ce portefeuille », et la valeur du portefeuille est souvent divulguée, a rapporté Rod Burylo.
Étant donné que les conseillers ne veulent peut-être pas avertir prématurément leurs clients de leurs projets de départ, a-t-il précisé, « il peut arriver que les conseillers commencent à partager des informations sur les clients » sans avoir obtenu leur consentement.
« Du point de vue de la conformité, devrait-il y avoir un processus en place qui indique à un client qu’à un moment donné dans la relation, certaines des informations le concernant pourraient être partagées pour un plan de succession ou de continuité des activités ? », s’est questionné Rod Burylo.
Il a également souligné l’importance d’évaluer les acheteurs potentiels de comptes clients en termes de connaissances, de certifications, de capacité de service à la clientèle à long terme, d’objectifs futurs et de caractère général.
« Il est difficile de mesurer le caractère d’une personne », a-t-il dit, mais son intégrité et sa capacité à aller jusqu’au bout pour vos clients sont importantes.
Bien que tout cela puisse sembler décourageant, le simple fait de commencer le processus de planification sera utile pour conserver la confiance des clients.