Un homme d'affaires arrêtant des dominos d'une main pour ne pas qu'ils fassent tomber les autres.
tomwang / 123rf

Dans un message diffusé sur LinkedIn, le fondateur de la fintech montréalaise Hardbacon, Julien Brault, a annoncé avoir remercié tous les employés et suspendu les opérations de sa firme. « Je ne passerai pas par quatre chemins… Hardbacon ferme ses portes », a-t-il annoncé.

L’entreprise devrait ainsi déclarer faillite dans les prochains jours. Julien Brault, espère que « des tiers puissent acheter certains [de leurs] actifs auprès du syndic » afin de donner une seconde vie à la firme. Notamment pour rendre de nouveau disponibles l’application et les calculatrices développées par la fintech, ainsi que les milliers d’articles diffusés au fil des ans.

C’est en juin 2016 que Julien Brault a mis sur pied sa start-up. Le projet initial consistait à lancer une plateforme de courtage, mais les choses ont évolué pour offrir plutôt une analyse de portefeuilles.

Hardbacon a lancé son application mobile en 2018. Son objectif était de permettre à ses utilisateurs de surveiller leurs investissements et d’obtenir une analyse en temps réel de leur portefeuille boursier. L’application, alors disponible sur iPhone et Android, était compatible avec une dizaine de courtiers en ligne.

Au fil des ans, Hardbacon a établi plusieurs partenariats pour favoriser l’adoption de son application mobile. Parmi ces collaborations, Desjardins Courtage en ligne et Banque Nationale Courtage Direct ont, à un moment donné, offert un accès gratuit à leurs clients.

La fintech a aussi mené différentes rondes de financement. Hardbacon a notamment récolté un financement de 250 000 $ via une campagne sur la plateforme GoTroo, et plus de 750 000 $ par l’entremise du portail de financement participatif en capital FrontFundr.

« J’ai tout fait en mon pouvoir pour réduire les dépenses dès septembre 2023, lorsqu’une mise à jour de Google a fait plomber le trafic de Hardbacon. J’ai renvoyé un à un tous nos employés, jusqu’à ce que je doive renvoyer les deux derniers employés au début du mois », explique Julien Brault sur LinkedIn.

« Malgré un travail d’optimisation SEO et du contenu de grande envergure, notre trafic n’a fait que décliner, et chaque mise à jour de Google depuis septembre a eu pour résultat d’accélérer notre baisse de trafic, sans qu’on puisse s’expliquer pourquoi », ajoute-t-il, déplorant avoir « perdu 97 % de notre trafic en provenance de Google ».

Julien Brault est un auteur et ancien journaliste. En plus de signer des biographies de Pierre Péladeau et de Robert Bourassa, il a notamment été chroniqueur à l’hebdomadaire Ici Montréal et rédacteur en chef du magazine Livre d’ici. Il était journaliste au journal Les Affaires et couvrait l’univers des nouvelles technologies au moment de quitter le métier en avril 2016 pour se lancer en affaires.