L’augmentation de l’actif des FNB d’actions américaines a atteint un nouveau pic de 542 M$ en mai, soit plus du double de son sommet précédent en mars. En plus de mandats d’actions américaines, les catégories d’actions internationales et mondiales ont été parmi les catégories d’actif de FNB dont la croissance a été la plus rapide jusqu’à présent en 2013, en raison de l’expansion de leurs bases d’actifs, de 26 % et de 49 %, respectivement.
Le revenu fixe moins populaire
Si l’an dernier la tendance était aux FNB à revenu fixe, aux obligations de sociétés ou aux obligations fédérales, le profil est quelque peu différent depuis le début de 2013.
Certes, les obligations ne sont pas tout à fait délaissées, mais elles sont beaucoup moins attrayantes qu’auparavant.
«Je remarque qu’effectivement, du côté des FNB à revenu fixe, il y a une certaine désaffection, mais cela ne concerne pas toutes les catégories d’actif. Il y a des manufacturiers par exemple qui ont lancé des FNB avec des taux flottants, avec lesquels on peut se protéger de la fluctuation des taux d’intérêt et de l’inflation», explique Nancy Paquet, présidente de Banque Nationale courtage direct.
Même constat chez Alain Desbiens, vice-président, Québec et Atlantique, FNB BMO, de BMO Gestion mondiale d’actifs. «Il reste un intérêt pour les obligations de sociétés canadiennes et américaines, mais à court ou moyen terme. On le constate chez nous avec le ZIC, le FINB BMO obligations de sociétés américaines de qualité à moyen terme», dit-il. Alain Desbiens remarque également que les fonds de ressources n’ont plus tellement la faveur des investisseurs.
Par ailleurs, Luc Lortie estime qu’«il y a une diminution de la demande de FNB à effet de levier, tout comme de FNB qui finissent par devenir trop nichés. Je pense par exemple aux FNB de secteurs et de pays en particulier. Est-ce qu’on a besoin d’un FNB de commerce de détail ? Je n’en suis pas convaincu. Toutefois, les investisseurs institutionnels peuvent y avoir recours».
Autre désaffection constatée par les professionnels de l’industrie, celle à l’égard des actions canadiennes.
«C’est un peu surprenant, car c’est la première fois que l’on voit qu’il y a une sortie d’actif de 800 M$ dans le XIU, le S&P/TSX 60 Index Fund de iShares, alors que c’est un des FNB les plus négociés. On constate que l’indice américain se porte très bien, alors que depuis le début de l’année, l’indice canadien est bon, mais sans plus», précise Nancy Paquet.
Selon Alain Desbiens, «les conseillers chez nous semblent privilégier les États-Unis et l’international au détriment du Canada et des pays émergents.»
Attrait pour les États-Unis
Une tendance confirmée par Pat Chiefalo, CFA, directeur, produits structurés et dérivés à la Financière Banque Nationale, dans son analyse du 1er août.
«Notre vision sur trois mois est de continuer à surpondérer les actions américaines, avec une préférence pour les valeurs cycliques et les hauts rendements. Nous suggérons une approche prudente pour les actions américaines, étant donné les récentes initiatives et les conditions de marché suracheté.»
Dans le marché des FNB négociés aux États-Unis, ce sont les actions des pays développés, principalement les États-Unis, mais aussi les marchés internationaux qui se sont taillé la part du lion. Les secteurs financiers, des technologies et de la santé sont toujours en demande.
Par exemple, le ZSP, soit le FINB BMO S&P 500, est populaire auprès des conseillers. Selon Alain Desbiens, cette popularité est due au fait que «nous avons été les premiers à offrir une exposition un peu différente au S&P 500. L’avis des conseillers était de les laisser choisir l’exposition qu’ils souhaitaient aux actions américaines, qu’elles soient couvertes en dollars canadiens ou non couvertes en dollars canadiens et en dollars américains.» La stratégie la plus populaire est celle non couverte en dollars canadiens, dans la mesure où le dollar américain devrait s’apprécier par rapport au dollar canadien.
Pour Nancy Paquet, certains secteurs nichés sont encore populaires. «Ce qu’on surveille cette semaine, entre autres, ce sont les secteurs du pétrole et du gaz, l’or et l’argent. Les gens essaieront de trouver un peu de croissance en allant dans du sectoriel.»
Enfin, elle constate que «beaucoup d’investisseurs s’intéressent aux FNB qui suivent le VIX, l’indicateur de volatilité du marché financier américain. Ils tirent profit du sentiment d’inquiétude des autres pour aller chercher leur part du gâteau. C’est ce qu’on voit depuis le début de l’année et cela se confirme en juillet.»