Le Guide pratique de l’investisseur, conçu par Protégez-vous en partenariat avec l’AMF et publié à la fin janvier, contient une feuille de prise de notes destiné au client. Celui-ci pourra l’utiliser lorsqu’il communiquera avec son représentant.
Pour chaque dialogue, l’AMF invite le client à noter l’heure, la date et le lieu de la rencontre, la recommandation en matière de placement et l’opération proposée en détail.
« C’est pertinent comme formulaire, mais je doute que le client s’en serve de façon régulière », estime Catherine Felber, planificatrice financière chez Sogemec Assurances, à Montréal.
Même son de cloche de Hélène Deschênes, planificatrice financière chez SFL, à Chicoutimi. « Des outils, ça en prend pour tous le monde. Il y en a des gens qui ont besoin de documentation et de suivi. Et il y a une partie de la clientèle qui va aimer travailler avec cela, mais ça va être minime selon moi », dit-elle. La planificatrice financière se dit toutefois bien à l’aise qu’un client prenne ce genre de notes durant une rencontre.
À améliorer
Selon Gaétan Veillette, planificateur financier et fellow administrateur agréé de Brossard, cette fiche est trop axée sur une intervention client-conseiller relative à une instruction de placement. Elle a le défaut, souligne-t-il, de causer une accumulation de paperasse pour le client et d’écarter d’autres thèmes qui pourraient aussi faire l’objet d’une communication, comme la fiscalité, l’assurance, le financement des études ou la planification successorale.
« La fiche est brève sur l’objet de l’opération proposée et ses paramètres, et n’offre pas suffisamment de variantes selon les divers types de transactions, juge-t-il. À mon sens, la fiche mériterait une révision en la scindant en plusieurs fiches de travail, dont chacune couvrirait un domaine d’intervention en planification patrimoniale, l’adoption d’une politique de placement, etc. »
Par ailleurs, Gaétan Veillette note qu’il est plutôt rare que le client soit suffisamment structuré dans sa démarche de prise de notes. « Le client va plutôt exercer son style d’acheteur, en demandant au conseiller de le documenter sur la transaction convenue, par exemple, en obtenant une copie du document transactionnel ou une confirmation par Internet ou courriel. Le client peut aussi demander une copie de la démonstration du conseiller menant à une recommandation. »
Quant à Léon Lemoine, porte-parole du Regroupement des conseillers de l’industrie financière du Québec, il se questionne sur la pertinence d’un tel questionnaire, sachant qu’une faible portion des conseillers inscrits est radiée chaque année. « Ça maintient un climat de suspicion, au lieu de donner une image de confiance », déplore-t-il.
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