Selon la personne à qui on s’adresse, cette technologie prend diverses formes. Ce registre transactionnel sécurisé et décentralisé assure la validité d’une transaction, sans égard à sa forme. Il peut remplacer les intermédiaires traditionnels dans des transactions de tout genre : banquiers, courtiers, assureurs, avocats ou notaires ! Cette vidéo explicative et assez claire devrait vous convaincre du vertigineux potentiel de cette technologie…
Le blockchain promet une grande révolution – et rapide ! C’est ce que croit le World Economic Forum (WEF). «Pour une fois, c’est une technologie qui pourrait remplir ses promesses, en remodelant l’ensemble des services financiers, à condition qu’il se forme une bonne collaboration entre la technologie, l’industrie et les gouvernements», concluait, le mois dernier, son rapport sur la question, intitulé «L’innovation perturbatrice dans les services financiers», réalisé conjointement avec la firme Deloitte.
Paiements, assurances, prêts, hypothèques, investissement… tout y passe. Enthousiaste, le WEF estime que cette transformation devrait se faire sentir rapidement. Dès 2017, en fait, alors que 80 % des institutions bancaires dans le monde prévoient développer des applications utilisant un tel registre transactionnel.
Le secteur financier suit donc de près l’évolution de cette technologie. Pour certains, elle menace un lucratif modèle d’entreprise ; pour d’autres, elle laisse miroiter de nouvelles occasions de croissance.
«À long terme, ce n’est pas tant une menace qu’une promesse de simplifier certains processus complexes», croit Carolyn Burke, chef, conformité avec la réglementation, cartes et paiements numériques internationaux, chez RBC.
Du côté des entreprises, la fraude bancaire et le vol d’identité sont des enjeux majeurs qu’un registre numérique pourrait aider à contrer. Mme Burke va même un peu plus loin : elle imagine le jour où la Banque du Canada créera une monnaie entièrement numérique pouvant remplacer le dollar canadien (la banque centrale affirme cependant que ce jour est «encore très loin»).
Supprimer les intermédiaires
Jim Anastassiou, cofondateur de Sensorica, à Montréal, est activement impliqué dans ce phénomène. M. Anastassiou insiste sur le fait que cette technologie ne se limite pas qu’au secteur de la finance. «C’est un peu chaotique, en ce moment. On est à un stade encore très prématuré de l’évolution de cette technologie, qui peut être appliquée à de nombreux rôles où, traditionnellement, il y a un intermédiaire entre deux parties», ajoute-t-il.
Sensorica a notamment aidé à créer un système d’accès partagé entre différents services de bureaux en colocation, où un registre numérique certifie automatiquement les clients d’un service partenaire, afin de lui donner accès instantanément à ses propres installations. M. Anastassiou entrevoit aussi d’autres applications, comme en santé, où l’accès aux données confidentielles d’un patient pourrait être ajusté automatiquement, selon les qualifications, d’un intervenant à l’autre.
Fini, le papier-monnaie ? Peut-être pas l’an prochain… «C’est une question sur laquelle se penche la banque centrale, affirme Carolyn Burke. C’est aussi un projet de recherche de la RBC. Mais évidemment, tout cela est encore au stade de la recherche préliminaire.»