La nature du travail des professionnels de l’investissement et de leurs motivations changent en raison de la pandémie. Les opportunités et les défis qui en résultent sont décrits dans un rapport du CFA Institute.
Le rapport, intitulé « Future of Work in Investment Management », se fonde sur des enquêtes récentes et établit que les emplois en investissement ont fait preuve de résilience pendant la pandémie. Par exemple, les réductions de rémunération ont été faibles et devraient être temporaires.
Parmi les membres du CFA Institute interrogés dans le monde entier, seuls 15 % ont subi une réduction de salaire liée à la pandémie depuis janvier 2020, et 53 % d’entre eux s’attendaient à ce que cette réduction ne dure pas plus d’un an.
En outre, 75 % des professionnels de l’investissement interrogés ont déclaré être confiants dans la sécurité de leur emploi au cours des 18 à 24 prochains mois.
Les personnes sondées sont également positives quant au passage au travail à distance, ce qui indique que l’avenir du travail dans le domaine de la gestion des investissements sera un modèle hybride de travail à distance et en entreprise.
Par exemple, la majorité des professionnels de l’investissement interrogés (81 %) aimeraient travailler à distance une partie du temps, 53 % estiment que cela augmente leur efficacité.
La plupart des organisations interrogées (environ trois quarts) ont d’ailleurs déclaré qu’elles adapteraient leurs politiques pour soutenir le travail à distance et flexible.
À mesure que le travail évolue vers un modèle hybride, les modèles de gestion des clients doivent s’adapter, estime le rapport.
En ce qui concerne les fonctions les plus axées sur l’interaction avec les clients, le rapport indique que les personnes interrogées s’attendent à ce que l’utilisation des appels vidéo augmente considérablement à l’avenir, tandis que les déplacements diminueront.
Une opportunité associée : Certains professionnels pourraient facturer des tarifs plus élevés pour l’accès en personne ou utiliser cet accès comme un avantage concurrentiel – en particulier pour les gros clients, suggère le rapport.
Un autre défi pour les professionnels de l’investissement dans un environnement de travail en évolution est la mise à niveau de leurs compétences, qui est devenue plus urgente ces dernières années en raison des perturbations technologiques.
Selon le rapport, 91 % des professionnels de l’investissement déclarent qu’il est important de développer activement de nouvelles compétences professionnelles pour faire avancer leur carrière. Toutefois, moins de la moitié d’entre eux (46 %) ont déclaré recevoir un soutien de leur entreprise pour développer leurs compétences.
Et l’augmentation du nombre d’heures de travail rend encore plus difficile ce besoin d’amélioration. La proportion de répondants travaillant plus de 60 heures par semaine a presque doublé pendant la pandémie, passant de 8 % à 15 %, selon le rapport.
Le travail à distance remet également en question la culture des entreprises. Le quart (26 %) des dirigeants d’entreprise ont déclaré que la culture avait souffert du manque d’interaction en personne.
Les chefs d’entreprise s’inquiètent également de l’impact du travail à distance sur le bien-être, notamment en ce qui concerne la santé mentale, la garde des enfants et les soins aux personnes âgées.
Bien que la plupart des entreprises se soient concentrées sur les moyens de gérer le défi des soins aux personnes à charge pendant la pandémie, elles pourraient continuer à devoir le faire pour accroître l’efficacité des employés, selon le rapport. Par exemple, trouver des bureaux plus proches du domicile des employés permettrait de réduire les temps de trajet.
Selon le rapport, la pandémie a également modifié les motivations des professionnels de l’investissement.
Des recherches antérieures ont montré que la motivation intrinsèque – comme la passion pour les marchés et l’apprentissage de nouvelles choses – était essentielle pour les professionnels de l’investissement. Depuis la pandémie, les motivations extrinsèques, telles que la rémunération, la flexibilité et les bons collègues, sont devenues plus importantes.
Bien qu’elle puisse être temporaire, cette constatation est préoccupante, souligne le rapport.
« L’allongement des heures de travail, qui se traduit par un sentiment d’épuisement, peut faire de l’apprentissage un fardeau plutôt qu’un plaisir, prévient le rapport. Le travail peut également être moins intéressant sans interaction en personne avec les collègues, et les relations avec les clients moins significatives via un écran. »
Le rapport suggère que les dirigeants doivent être conscients de ces changements culturels et viser à les atténuer lorsqu’ils construisent une nouvelle culture dans un environnement de travail hybride.
Cela sera particulièrement important si l’on considère que 50 % des professionnels de l’investissement interrogés ont déclaré qu’ils envisageraient d’accepter un nouveau poste en dehors du secteur.
Dans les cultures très performantes, le temps passé loin du bureau et des collègues peut affaiblir la loyauté, affirme le rapport. Les sociétés d’investissement pourraient donc se différencier et fidéliser leurs employés en s’engageant dans un objectif visionnaire qui soutient un travail significatif.
À propos des enquêtes du CFA Institute : Les données ont été recueillies auprès des membres du CFA Institute et d’un groupe sélectionné d’organismes d’investissement. L’enquête auprès des professionnels de l’investissement a été menée en mars et avril 2021 auprès de 4 600 personnes issues de 120 marchés dans le monde. L’enquête sur les dirigeants d’organismes d’investissement a été menée de décembre 2020 à mars 2021 et a inclus des dirigeants de 41 organismes dans le monde, représentant 234 000 employés.