«Le défi du marché de l’emploi est de garder les cerveaux chez nous. Nous leur offrons une formation et nous souhaitons que le marché puisse en bénéficier», renchérit Stéphane Pallage, doyen de l’ESG-UQAM.
Cela passe par des programmes toujours plus alignés sur les besoins de la profession, mais aussi par des offres de stages qui pourraient déboucher sur des occasions d’emploi. Les universités disposent en général d’un centre de gestion de carrières où les étudiants peuvent prendre connaissance des offres d’emploi.
«Nous sommes également partie prenante de la grappe financière de Montréal, qui réunit tous les intervenants incontournables de la finance à Montréal. On y propose notamment des stages aux étudiants. D’autant que nos professeurs sont en contact avec les acteurs du secteur de la finance», précise Stéphane Pallage.
Le fait d’avoir la Chaire Caisse de dépôt et placement, dans le cas de l’ESG-UQAM, ou la Chaire Groupe Investors en planification financière, pour l’Université Laval est un atout supplémentaire pour ces universités qui ont ainsi un lien direct avec les employeurs potentiels.
Si les stages semblent fructueux, du côté des offres d’emploi, c’est un peu plus difficile. Or, si l’on propose à ces étudiants des occasions d’emploi, ils resteront au Québec et ne repartiront pas dans leur pays ou dans leur province d’origine.
«Les offres d’emploi que je reçois ciblent souvent des personnes qui ont au moins cinq ans d’expérience, et un jeune diplômé ne peut pas satisfaire à cette demande. Je pense que nous nous sommes ralliés aux besoins du marché en matière de formation. Toutefois, le marché est-il prêt à recruter ces talents qui sortent de l’université, mais qui, il faut le dire, n’ont aucune expérience, je n’en suis pas encore sûr», dit Maher Kooli.
Selon lui, il faut que les employeurs et les conseillers qui cherchent une relève soient prêts à prendre quelqu’un et à lui offrir une formation de 10 à 12 mois. Pour que la relève soit meilleure, il est impératif d’avoir suffisamment de temps pour effectuer une transition sereine.
D’autant qu’aujourd’hui, les jeunes diplômés souhaitent avoir une certaine qualité de vie.
«Les étudiants recherchent une qualité d’emploi dans le sens général du terme, ce qui implique le plaisir au travail. Un travail qu’on aime et dans lequel on peut s’épanouir. Quand c’est le cas, le nombre d’heures travaillées n’a pas d’importance», souligne Stéphane Pallard.
Cela passe aussi par une bonne rémunération, puisqu’une fois leur diplôme en poche, les étudiants peuvent partir travailler à l’international.