Une famille multigénérationnelle assise sur un canapé blanc.
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Entre le coût élevé de la vie et l’aide financière qu’ils offrent à leurs enfants ou petits-enfants, nombre de grands-parents font face à de grosses difficultés financières, révèle le Sondage RBC sur les finances familiales 2024 — Édition grands-parents.

Le sondage révèle que, actuellement, parmi les répondants, 21 % fournissent une aide financière à un enfant âgé de 25 ans ou plus (cette proportion est moindre au Québec [13 %]), et 30 % ont donné de l’argent à leurs petits-enfants. Mais cela n’est pas sans impact, ainsi :

  • 54 % des sondés piochent dans leur propre épargne pour fournir cette aide (56 % au Québec) ;
  • 52 % ont été forcés de modifier leurs habitudes de vie de façon conséquente ou devront le faire pour continuer à fournir cette aide (36 % au Québec) ;
  • 33 % craignent de ne plus pouvoir aider leur famille ou de ne plus pouvoir payer leurs propres dépenses en raison d’un manque d’argent (34 % au Québec).

En fait, la plupart des grands-parents décident d’aider leurs descendants avant même d’analyser les implications financières pour eux-mêmes. Seulement 37 % des sondés ont ainsi examiné leurs finances pour évaluer l’étendue de l’aide qu’ils peuvent actuellement offrir, et un pourcentage encore plus faible (20 % à l’échelle nationale et 16 % au Québec) a envisagé l’impact de cette aide sur leurs plans de retraite.

Un sentiment d’obligation

 

Le sondage montre que, loin d’être un choix personnel, de plus en plus de grands-parents se sentent obligés d’aider financièrement leurs descendants.

Ainsi, 70 % (cette proportion s’élève à 54 % au Québec) indiquent que leurs enfants s’attendent à recevoir de l’aide pour couvrir leurs besoins essentiels tels que la nourriture et les vêtements, et 54 % fournissent déjà un tel soutien mensuellement.

En ce qui concerne les petits-enfants, les dépenses liées aux études (39 %) sont la priorité, suivies par le soutien aux frais de subsistance (30 %).

« Il n’est pas rare pour les grands-parents d’aider financièrement les plus jeunes, mais on constate une énorme différence actuellement quant à la nature de ce soutien, puisqu’il est devenu une nécessité, plutôt que l’expression d’une simple volonté d’aider, affirme Brigitte Felx, planificatrice financière, RBC. Il peut s’agir là d’un fardeau financier imprévu dans le budget des grands-parents. Plus la retraite approche, plus de pareils coûts inattendus ont une incidence sur l’épargne-retraite de ces derniers. En outre, ces dépenses supplémentaires peuvent poser un risque immédiat pour ceux qui ont déjà pris leur retraite et qui vivent avec un revenu fixe. »

Plus préoccupant encore, 43 % des grands-parents ne savent pas combien d’argent ils versent à leurs enfants adultes, tandis que 34 % ignorent la même chose concernant leurs petits-enfants.

« Si vous payez les dépenses essentielles des plus jeunes membres de votre famille en fonction des besoins, il peut s’avérer difficile de comptabiliser tous les montants versés et de connaître leur effet sur vos liquidités et votre épargne, explique Brigitte Felx. Peu importe le montant ou la fréquence de votre soutien, nous pouvons vous aider à trouver le juste équilibre entre ce que vous souhaitez offrir et ce que vous pouvez vous permettre de dépenser, afin de combler aussi vos propres besoins, aujourd’hui et dans l’avenir. »

Des pistes de solution

Afin d’aider les grands-parents à ne pas engager leur santé financière au profit de celle de leurs descendants, Brigitte Felx conseille :

  • de discuter ouvertement avec ses enfants pour comprendre leurs attentes et s’assurer que l’aide financière qu’ils réclament n’excède pas vos capacités ;
  • de travailler avec un conseiller pour créer un plan définissant le montant que vous souhaitez offrir et évaluant si cela correspond à vos liquidités actuelles (une fois votre plan établi, révisez-le régulièrement pour maintenir le cap) ;
  • de prévoir au-delà du présent surtout à l’approche de la retraite.

Ce sondage national a été mené à la demande de RBC du 4 au 10 avril 2024 auprès de 1 508 grands-parents canadiens de 55 ans et plus ayant des enfants adultes de 25 ans et plus.