D’entrée de jeu, Stéphane Mauppin-Higashino a précisé qu’il n’y avait pas de grande vérité unique dans la réponse, mais des pistes de solution.

Historiquement, le ratio rendement-risque se situe à 0,3 (l’indicateur de la rentabilité obtenue par unité de risque, ou ratio de Sharpe) sur les marchés boursiers. Cependant, depuis 1999, cette norme n’a été atteinte que sur de très courtes périodes, a-t-il noté.

Il faut donc, croit-il, redonner un sens à l’investissement en actions sur le long terme dans un contexte nouveau. L’endettement des pays du G7 et celui des banques et des particuliers n’ont jamais été si élevés depuis l’après-guerre, ce qui met la croissance en berne pour plusieurs années, estime le CFA.

«C’est d’autant plus vrai que les munitions fiscales et monétaires ont déjà été utilisées. Donc maintenant, chaque fois qu’il y aura des chocs, on les sentira encore davantage. Il y aura une volatilité macro que nous n’avons pas connue depuis longtemps», analyse-t-il, précisant que cela entraînera beaucoup de questionnements sur la juste valeur des actions.

La corrélation entre deux titres dans l’indice MSCI monde, qui mesure la performance des marchés boursiers dans les pays économiquement développés (22 pays, 1 600 sociétés cotées), est aujourd’hui de 30 à 40 %.

Il faut ainsi trouver davantage de diversification, laquelle existe dans le marché. «Il faut la retrouver. On peut rééquilibrer les choses», remarque Stéphane Mauppin-Higashino.

«Le problème n’est pas tant le risque relatif que le risque absolu. Est-ce que je peux améliorer mon rendement par unité de risque ?» a demandé le spécialiste.

Trois concepts

La première notion est celle de la variance minimum. Il a été prouvé qu’il y a des rendements anormaux sur des actions à faible volatilité. Il faut par contre s’assurer que cette stratégie intègre bien des éléments fondamentaux pour lui conférer le statut d’un véritable socle d’investissement durable.

«Il faut avoir une différence positive entre participation haussière et participation baissière à l’arrivée. Si on a cette différence, dans le temps, la performance sera incrémentée.»

La deuxième notion : la réduction maximale de la corrélation pour gagner en stabilité. Cela se fait dans les répartitions d’actifs, mais peut aussi se faire entre deux titres.

L’autre piste de solution porte sur la parité du risque de manière à équilibrer le risque contenu dans chacune des valeurs ; financières, discrétionnaires ou autres. Il faut éviter de surpondérer les titres en vogue, qui pourraient être exposés à une bulle, au sein d’un indice.

«Aucune idée n’est meilleure que les autres», souligne-t-il, ajoutant que leur application dépend du contexte du marché et des croyances de chacun.

«Par contre, toutes réduisent significativement la volatilité d’un portefeuille en actions de 25 % minimum, et par conséquent, les pertes maximales par rapport à une gestion traditionnelle. Toutes offrent des rendements supérieurs sur la durée», dit Stéphane Mauppin-Higashino.

À titre d’exemple, le fonds Minimum Variance Europe d’Amundi a battu son indice de référence, le MSCI Europe, de plus de 20 % en 5 ans. Ce fonds, investi en actions européennes et géré activement, a pour objectif d’assurer un rendement supérieur à l’indice tout en maintenant un niveau de volatilité inférieur à ce dernier. Le choix des titres n’est pas fondé sur des données prévisionnelles (résultats attendus), mais plutôt sur des données historiques (variances et covariances).