Bien malin cependant celui qui peut prévoir la direction des marchés au cours des prochains mois et des prochaines années. «Il y a beaucoup de volatilité et les scénarios sont difficiles à prévoir», souligne-t-il.

Dans ce contexte, il préconise une approche tactique dans la gestion des fonds qu’il propose à ses clients. «Nous vivons du jamais vu. Ça nous sécurise de savoir qu’un gestionnaire participe activement à la gestion du risque du portefeuille et n’est pas tenu d’investir dans une catégorie d’actifs en particulier.»

André Cyr propose deux fonds communs plus traditionnels et un fonds de gestion alternative d’options de vente couvertes.

1. Fonds mondial de croissance et de revenu Signature

Création : février 2007

Actif sous gestion : 1,6 G$

RFG : 2,46 %

Rendement depuis sa création (au 31 janvier 2016) : 4,3 %

Rendement en 2015 : 10,5 %

Moyenne de la catégorie CIFSC en 2015 : 3,9 %

Principaux secteurs (au 31 janvier 2016) : revenu fixe (32,7 %), espèces et quasi-espèces (26,7 %), services financiers (9,9 %)

Le gestionnaire de ce fonds, Eric Bushell, met l’accent sur la croissance et la durabilité des dividendes plutôt que sur le rendement absolu. «Toutefois, son portefeuille sera davantage composé d’actions que de titres à revenu fixe à certains moments, et moins à d’autres moments», souligne André Cyr.

«Le fait que le gestionnaire ait réduit son pourcentage en actions et qu’il n’ait pas été trop touché par la baisse des neuf derniers mois me sourit», remarque le conseiller.

À l’occasion, selon André Cyr, le gestionnaire pourra, par exemple, inclure une pondération en or dans son portefeuille. «Ça nous indique qu’il saisit ce qui se passe et qu’il crée des occasions de protéger le portefeuille avec des polices d’assurance. Investir dans l’or est une façon d’éviter la volatilité de la monnaie en ce moment», explique-t-il.

Reconnu comme le gestionnaire de la décennie de 2001 à 2010, Eric Bushell prévoit également établir une couverture sur le dollar américain en 2016, selon André Cyr.

2. Catégorie de société de répartition de l’actif Cambridge

Création : décembre 2007

Actif sous gestion : 2,2 G$

RFG : 2,45 %

Rendement depuis la création (au 31 janvier 2016) : 5,5 %

Rendement en 2015 : 4,1 %

Moyenne de la catégorie CIFSC en 2015 : 0,7 %

Principaux secteurs (au 31 janvier 2016) : espèces et équivalents (39,9 %), revenu fixe (15,3 %), services financiers (10,9 %)

Ce fonds a pour objectif d’obtenir un rendement global élevé en investissant, directement ou indirectement, dans une combinaison composée principalement de titres de participation et de titres a revenu fixe de sociétés canadiennes.

Les placements indirects peuvent comprendre des titres convertibles, des instruments dérivés, des titres apparentés à des actions et des titres d’autres fonds communs de placement.

La capacité du gestionnaire à saisir la balle au bond lors des hausses et à protéger ses acquis lors des baisses plaît particulièrement à André Cyr. «De façon générale, il saisit près de 100 % des hausses et seulement le tiers des baisses.»

L’un des cinq directeurs principaux du fonds, Alan Radlo, travaillait auparavant chez Fidelity avant de passer chez Placements CI, où l’équipe d’André Cyr l’a suivi. «Quand il est arrivé chez CI, on a revu nos stratégies pour intégrer ce gestionnaire», dit celui qui offre depuis plusieurs années les fonds Cambridge.

«Leur approche tactique permet de voguer dans l’incertitude de façon plus prudente. On s’assure de préserver le capital, tout en profitant des occasions quand c’est le moment», souligne André Cyr.

Pas plus de la moitié du fonds est investi à l’étranger. «Il fait une gestion de devises tactique et a 70 % de couverture sur la devise ; donc, si le dollar baisse encore, l’actif sera protégé.»

André Cyr ne sourcille pas devant le fait que le marché canadien est en panne. «C’est un gestionnaire qui connaît très bien le marché. Éventuellement, le Canada reprendra du poil de la bête et le fonds sera bien positionné.»

3. Fonds d’options de vente couvertes (série F, GVC 303) de Globevest Capital

Création de la série : janvier 2014

Actif sous gestion : 92 M$

RFG : 1,47 %

Rendement depuis la création (au 31 décembre 2015) : 9,24 %

Rendement en 2015 : 12,96 %

Moyenne de la catégorie : n. d.

Principaux secteurs (au 31 décembre 2015) : technologies de l’information (21 %), finance (16 %), santé (15 %)

Ce fonds qui sort des sentiers battus vient compléter l’offre d’André Cyr en intégrant une saveur particulière. «Ce n’est pas un fonds commun traditionnel. Il gère des options de vente couvertes», souligne le conseiller.

Cette stratégie consiste a s’engager a acheter un titre boursier s’il chute d’un certain pourcentage sous sa valeur marchande actuelle (généralement entre 10 % et 30 %) en echange d’une prime. Ce type de fonds reduit le risque par rapport aux actions, tout en tirant profit de la volatilite des marches.

«La protection fera qu’en principe, on ne baisserait pas autant que la moyenne du marché. D’un autre côté, on sacrifie aussi la possibilité d’avoir un rendement fulgurant», souligne André Cyr.

Par exemple, remarque-t-il, en 2013, les rendements des marchés étaient de 13 à 14 % en moyenne. «On n’aurait pas pu bénéficier du surplus de croissance réalisé parce qu’il y a un plafond au rendement.»

Ce fonds de gestion alternative n’est pas fait pour tous. Le montant minimum qui peut y être investi est de 10 000 $. Et comme les mandats alternatifs ne devraient pas dépasser 15 % du portefeuille, le client doit donc disposer d’un actif total d’au moins 70 000 $.

Les frais de gestion de ce fonds de Globevest sont les plus bas des trois fonds proposés par André Cyr, qui n’aime toutefois pas s’attarder à ce critère. «Pour moi l’enjeu n’est pas là. L’important, c’est le rendement net.»