Depuis que la COVID-19 s’est installée, les entreprises technologiques qui rendent possible le travail à domicile ont vu leurs cours en bourse monter en flèche.
Du 12 mars à la fin de la semaine dernière, Alphabet Inc – la société mère de Google – a vu le cours de ses actions augmenter d’environ 15%. Le cours de l’action de Microsoft Corporation a augmenté d’environ 28% au cours de la même période. Les deux entreprises fournissent des technologies de cloud computing et de vidéoconférence qui sont devenues indispensables aux travailleurs à distance pendant la pandémie.
Mais ces actions et d’autres technologies peuvent-elles poursuivre leur ascension une fois que nous aurons enfin pris un virage dans cette pandémie ? Hans Albrecht, gestionnaire de portefeuille chez Horizons ETFs Management (Canada) Inc. à Toronto, pense que oui.
« Je ne pense absolument pas que ce soit un feu de paille », affirme celui qui gère trois fonds négociés en Bourse (FNB) technologiques pour Horizons.
La COVID-19, soutient-il, a créé un « besoin plus pressant » pour les entreprises de commencer leur transformation numérique en adoptant des technologies qui les rendent plus efficaces et plus compétitives.
Felix Narhi, directeur des investissements chez PenderFund Capital Management Ltd, basé à Vancouver, estime que le coronavirus n’a fait qu’accélérer une révolution technologique qui était inévitable.
« Ces tendances structurelles qui auraient pu se produire au cours des cinq ou dix prochaines années ont maintenant été accélérées, assure-t-il. Des choses qui allaient se produire de toute façon se produisent beaucoup plus rapidement. »
Slack Technologies, Inc, le fournisseur d’une plate-forme de communication numérique pour les entreprises, a été un autre bénéficiaire apparent de la pandémie. Son cours en bourse a augmenté de près de 32 % depuis le 12 mars.
Les entreprises qui ont commencé à utiliser des plates-formes comme Slack en raison du confinement sont peu susceptibles d’abandonner la technologie lorsque la pandémie sera terminée, affirme Hans Albrecht.
« Je ne pense pas que beaucoup de ces choses vont disparaître juste parce que nous sortons de la COVID-19, appuie-t-il. Je pense que certaines de ces choses seront là pour longtemps. »
Bien entendu, cela ne signifie pas nécessairement que toutes les entreprises qui ont bénéficié de la pandémie continueront à bien se porter après son passage.
Zoom Video Communications, Inc. le fournisseur d’une plateforme de vidéoconférence qui a été critiqué pour son bilan mitigé en matière de protection de la vie privée, a vu son cours en bourse monter en flèche d’environ 38% du 12 mars à la fin de la semaine dernière.
Mais les actions comme Zoom, estime Felix Narhi, sont les « versions à bulles » des actions de la technologie de travail à domicile qui ont décollé au cours des six dernières semaines. Zoom a une capitalisation boursière d’environ 40 milliards de dollars américains, mais n’avait qu’environ 600 millions de dollars américains de revenus en 2019, a-t-il dit.
« Le calcul pour justifier le prix des actions est presque impossible, à mon avis », affirme-t-il.
Il faudrait que le taux de croissance de Zoom soit « fou » pendant une longue période pour justifier cette évaluation, ajoute-t-il. « En fin de compte, ce serait un grand court-circuit, à mon avis. »