Le télétravail n’était pas possible pour tous pendant la pandémie de la COVID-19 et un nouveau rapport de Statistique Canada révèle ainsi bien des inégalités: les femmes, ceux ayant des revenus et un niveau de scolarité élevés étaient plus susceptibles de pouvoir travailler de la maison durant la crise – et donc moins à risque de perdre leur boulot.
Bon nombre de mesures ont été mises en place pour freiner la progression de la maladie. Parmi celles-ci, l’activité économique a été ralentie – ou carrément interrompue dans certains secteurs – ce qui a entraîné des mises à pied et la baisse du nombre d’heures travaillées pour beaucoup de travailleurs.
Ceux qui occupaient des emplois dans les services essentiels et ceux qui pouvaient faire du télétravail risquaient moins de perdre leur boulot.
Environ 40 % des Canadiens occupent des emplois pouvant être exercés à domicile, note Statistique Canada.
L’organisme fédéral a ainsi examiné qui a eu cette possibilité.
Ainsi, les travailleurs des secteurs producteurs de biens (par exemple, ceux qui travaillent sur des lignes de production en usine) sont moins nombreux à pouvoir travailler à domicile que ceux des industries de services (soutien téléphonique à la clientèle, entre autres).
Statistique Canada a aussi constaté que les familles ayant des revenus plus élevés sont plus susceptibles que les autres d’occuper des emplois pouvant être exercés à domicile.
Les travailleurs ayant un diplôme d’études secondaires étaient moins susceptibles de pouvoir travailler de la maison que ceux qui ont un diplôme universitaire.
Les femmes sont aussi plus susceptibles que les hommes de pouvoir faire du télétravail.
Par exemple, 50 % des femmes célibataires peuvent travailler à domicile, contre 33 % des hommes. Statistique Canada a aussi observé des tendances similaires entre les deux sexes parmi les familles à deux revenus: 62 % par rapport à 38 %.
L’une des explications fournies est que les emplois à prédominance masculine, tels que ceux dans l’agriculture ou la construction, ne peuvent généralement pas être exercés à domicile.
L’organisme fédéral de statistiques écrit ainsi que les données qu’il a recueillies laissent croire que les familles financièrement vulnérables pourraient présenter un risque disproportionné de vivre un arrêt de travail durant la pandémie.
« Dans ce cas, de tels arrêts de travail augmenteraient probablement les inégalités de gains familiaux, tout au moins durant la pandémie et la période de rétablissement économique qui suivra », est-il écrit dans la note d’analyse.
C’est pourquoi Statistique Canada juge pertinent de suivre, après la fin de la pandémie, les répercussions à long terme des récents arrêts de travail sur les familles.