D'une rigueur marathonienne
World Marathon Challenge

En placement, il considère que les variables «contrôlables» sont, entre autres, le choix des placements, la répartition d’actif et le degré de risque.

«Les taux d’intérêt et les fluctuations de la Bourse sont des choses que nous ne contrôlons pas et sur lesquels nous n’avons pas de pouvoir», dit celui qui a terminé au quatrième rang de la compétition du World Marathon Challenge, signant au passage le deuxième meilleur chrono (2 h 57) du marathon de Marrakech.

Les courses ont eu lieu du 23 au 29 janvier 2017. Les 33 athlètes provenant de différents pays devaient terminer les 42,2 kilomètres, prendre l’avion vers la destination suivante et recommencer le processus pour les sept marathons.

Ces derniers avaient lieu, dans l’ordre, en Antarctique, au Chili, aux États-Unis, en Espagne, au Maroc, et finalement en Australie.

Le marathonien d’expérience souligne qu’il lui était impossible de prévoir la température ou les délais entre les avions au cours de son défi. Cependant, il a pu se préparer adéquatement grâce à sa planification d’entraînement et d’alimentation.

La planification est le secret de la réussite, que ce soit en course à pied ou en placement, estime Patrick Charlebois, qui cumule une expérience de plus de 20 ans à titre de conseiller en placement et de plus de 30 ans comme coureur.

Déterminer un plan et l’appliquer de manière disciplinée et rigoureuse est le principal bénéfice que sa pratique de la course à pied a apporté à sa pratique professionnelle, estime Patrick Charlebois. «Il y a le défi, soit de se lancer dans quelque chose qui peut sembler impossible a priori et de se prouver que tout est faisable avec un plan», dit-il.

En 2010, Patrick Charlebois a obtenu le Prix d’Excellence de la Chambre de la sécurité financière. Ce prix souligne «la contribution exceptionnelle d’un membre qui, par ses réalisations professionnelles remarquables, est un exemple et une inspiration pour ses pairs».

L’athlète tire par ailleurs son chapeau à l’équipe de professionnels qui l’entouraient pendant sa préparation, y compris son entraîneur, sa nutritionniste et son chiropraticien, à qui il estime devoir sa réussite.

Il compare le bénéfice qu’il a tiré de ces professionnels à celui que peut espérer le client lorsqu’il a recours à un conseiller.

«Lorsque je gère les avoirs de mes clients, le fait d’avoir du recul me permet, en période plus turbulente, de prendre des décisions rationnelles et de ne pas toujours remettre en question les décisions de placement», explique le gestionnaire dont la philosophie de placement repose sur la préservation du capital

«L’important est de gérer le risque, le rendement viendra après», dit-il.

La course comme thérapie

Patrick Charlebois tire un bénéfice «thérapeutique» de la course lors de moments plus ardus et il encourage les professionnels de l’industrie des services financiers à faire de même.

«Quand les marchés sont difficiles, ça peut être un élément de stress, et la course à pied me permet d’évacuer le stress», explique le conseiller dont l’équipe gère 1 000 clients et affiche un actif sous gestion de 700 M $.

Il encourage aussi la relève à s’associer un mentor, une personne d’expérience «en qui ils ont confiance pour les guider dans cette industrie». Cet accompagnement, au sein d’une industrie hautement compétitive, permettra aux jeunes de développer leurs affaires plus facilement.

Le 8e marathon

Patrick Charlebois récupère à peine de son exploit qu’il entame déjà ce qu’il appelle son «huitième marathon» : une série de conférences dont l’objectif consiste à recueillir 77 777 $ au bénéfice du Département de néonatalité de l’Hôpital de Trois-Rivières. Ses cachets financeront la cause.

«C’est une cause que ma conjointe et moi avons choisie […] nous voulions faire une différence pour les enfants de notre milieu», dit Patrick Charlebois, qui tire sa motivation de l’expérience vécue par des proches dont les enfants sont nés prématurément. Jusqu’ici il a recueilli près de 45 000 $. Il espère atteindre son objectif en novembre.