«En septembre, il y a eu une rencontre avec le comité des sections régionales. Il avait alors été convenu que le comité nous reviendrait avec un plan d’affaires concret» afin que les sections régionales volent de leurs propres ailes, remarque Luc Labelle, président et chef de la direction de la CSF.

Une décision doit être prise sous peu. «L’intention de part et d’autre est la même. Il est donc très probable qu’il y ait une distanciation juridique des sections qui deviendront autonomes», affirme Luc Labelle.

Séparer les rôles

Il s’agit de l’aboutissement d’une démarche entamée en 2011, lorsqu’on s’est proposé d’analyser le double rôle de la CSF.

La mission de la CSF est de protéger le public, tandis que les 20 sections régionales offrent des activités davantage associatives, voire de représentation de ses membres.

Du coup, l’association à la CSF empêche les sections régionales d’assumer pleinement un rôle de représentation ou de favoriser le réseautage.

Rappelons qu’à l’automne 2011, le ministre délégué aux Finances de l’époque, Alain Paquet, avait déclaré que «la distance entre une certaine activité associative et la protection du public doit être clairement établie».

Une voie dans laquelle le gouvernement péquiste s’est également engagé après son élection, en septembre 2012.

«La décision n’était pas unanime jusqu’à récemment. Les gens étaient habitués à un certain country club, si je peux m’exprimer ainsi», raconte Mario Grégoire.

Le président de la section lavalloise est un des sept représentants qui siègent au comité provisoire des sections régionales qui devrait assurer la transition.

Au cours des dernières semaines, le comité provisoire a planché sur ce qui sera le plan d’affaires et financier de la future organisation. Une fois approuvé par le comité provisoire, ce plan sera présenté au comité de modernisation et au conseil d’administration de la CSF.

«Nous sommes disposés à les soutenir en partie financièrement pour le démarrage», indique Luc Labelle.

Il précise que l’appui de la CSF dépendra des «éléments du plan que la CSF trouvera pertinent de soutenir pour elle». La CSF devrait se prononcer en décembre prochain.

Nouvelle association

Selon l’échéancier prévu, la charte de la nouvelle association sera créée au cours des premiers mois de 2014, ce qui permettrait d’échafauder la structure de l’organisation.

L’association «devrait se séparer de la CSF probablement avant la fin de l’année 2014 ou au début de 2015», souligne Mario Grégoire.

La mission de la nouvelle association sera étendue. Au sujet du fonctionnement actuel des sections, Mario Grégoire dit : «Nous sommes confinés à la formation continue en salle. Nous voulons élargir notre mission, représenter nos membres et parler en leur nom.»

La nouvelle association devrait prendre la forme d’un organisme sans but lucratif (OSBL).

«Nos membres sont membres d’office et nous n’imposons pas de cotisation», remarque Mario Grégoire.

La nouvelle entité se financerait grâce aux services offerts : formations en salle et en ligne, et divers services et activités, précise-t-il.

Le RICIFQ se battra

Le RICIFQ ne compte pas rester les bras croisés. En entrevue à Finance et Investissement, son président Flavio Vani dit être au fait de certaines rumeurs depuis quelques semaines.

«Je n’ai eu aucun contact avec les sections. J’ai essayé de discuter avec quelques-unes, mais il n’y a pas eu de retour», soutient Flavio Vani.

Il va jusqu’à remettre en cause la légitimité de l’organisme. «S’il veulent représenter, ils doivent faire les mêmes démarches que nous avons faites et respecter la loi», dit-il.

«N’importe quelle association, que ce soit un OSBL ou une entreprise qui dit représenter les membres, nous trouvera sur son chemin. Le RICIFQ fera tout ce qui est possible pour établir clairement quelle organisation représente qui», tranche Flavio Vani.

Alliance possible

Depuis 2011, le RICIFQ ne cache pas son intérêt à s’allier à un éventuel regroupement des sections régionales pour former une nouvelle organisation. Le Regroupement a tenté sans succès des rapprochements au cours des derniers mois.

Flavio Vani juge que les sections régionales devraient rejoindre les rangs du RICIFQ qui, selon les dernières estimations de l’organisation créée il y a huit ans, compterait 400 membres.

Son de cloche semblable dans les rangs du comité provisoire. Mario Grégoire, un ancien du RICIFQ qui a quitté l’organisation en décembre 2012 pour se joindre à la section régionale, estime que le RICIFQ pourrait bien se joindre à la nouvelle entité.

«J’ai quitté le RICIFQ à cause des guerres intestines qui avaient lieu dans l’organisation et parce que je voulais m’investir dans une démarche de modernisation», dit-il. Mario Grégoire affirme que le Regroupement «vivotait à l’époque et vivote toujours».

Pour sa part, Luc Labelle ne désire pas se prononcer sur le sujet. Il précise que ce sera à la nouvelle association, une fois qu’elle sera créée, de discuter ou non avec le RICIFQ.