Ce rapport est fondé sur une enquête effectuée par Environics Research Group auprès de 410 conseillers canadiens en septembre 2014 (http://tinyurl.com/k3veftm).
«Ces plateformes constituent de puissants outils de marketing», souligne Gaétan Veillette, planificateur financier et conseiller en sécurité financière au Groupe Investors.
Facebook est notamment un moyen de communication privilégié pour rejoindre les jeunes de 18 à 34 ans, puisque plus de 90 % d’entre eux possèdent un compte.
«Les Y ne sont certes pas ceux qui investissent le plus, mais ils peuvent devenir des clients à vie. Il y a donc là une occasion d’affaires incroyable», indiquait Christian Dumont, consultant et stratège en technologies numériques, dans un article publié par Finance et Investissement en juin dernier.
L’ère du mobile
En outre, les conseillers sont de plus en plus friands de technologies mobiles, révèle le rapport de Placements Mackenzie.
Ainsi, près du tiers des conseillers utilisent un appareil mobile, comme une tablette, lors de leurs rencontres avec des clients, et plus de la moitié des autres répondants s’attendent à commencer à le faire en 2015.
«Nous nous apprêtons à fournir une tablette électronique à tous nos conseillers. Ils pourront ainsi partager plus facilement de l’information avec leurs clients, puisqu’il s’agit d’un outil plus convivial qu’un ordinateur portable», indique Jean-François Levasseur, vice-président de la conformité au sein de la Financière des professionnels.
Jean-François Levasseur croit que la tablette incitera un plus grand nombre de conseillers à prendre directement des notes sur un support numérique.
«Pour l’instant, la plupart des conseillers préfèrent prendre des notes sur papier. En cas de litige, les notes manuscrites ont toutefois moins de poids, car elles sont difficiles à dater et peuvent être aisément trafiquées. C’est pourquoi nous exigeons qu’elles soient retranscrites à l’ordinateur», explique-t-il.
Grâce à des applications de rédaction sur tablette comme Penultimate, qui enregistre automatiquement la date des dernières modifications, les conseillers peuvent donc gagner un temps précieux, tout en assurant leurs arrières.
Les avantages du bureau numérique
Outre la connectivité et la mobilité, la numérisation de la pratique est une autre tendance qui prend de l’ampleur.
«Depuis que j’ai amorcé ma transition vers un bureau sans papier, je suis passé de huit classeurs à un seul !» souligne Gaétan Veillette.
En plus d’économiser de l’espace, ce virage numérique permet d’avoir accès en tout temps et en tout lieu à ses dossiers, grâce aux services d’infonuagique.
«C’est très pratique lorsque nous nous déplaçons chez un client», affirme Eric F. Gosselin, un planificateur financier autonome qui est lui aussi passé à un bureau sans papier depuis 2002.
L’obligation de remettre l’aperçu du fonds plutôt que le prospectus au moment de la souscription constitue d’ailleurs une grande avancée pour les conseillers qui aspirent à un bureau sans papier.
«Lorsqu’un client souhaitait acheter un fonds, nous étions autrefois tenus de lui remettre un document explicatif qui faisait un demi-pouce d’épaisseur. Depuis juin dernier, nous devons plutôt lui remettre un aperçu du fonds, qui peut même être transféré par courriel», précise Eric F. Gosselin.
Ce conseiller, qui ne cache pas sa passion pour la technologie, utilise le logiciel InvestorPOS pour transmettre les aperçus de fonds à ses clients.
«Ça me permet de faire un suivi très détaillé : ça m’indique à quelle heure j’ai envoyé le document, à quel moment le client l’a reçu et quand il l’a lu», explique Eric F. Gosselin.
«Ainsi, si un inspecteur décide de vérifier mes dossiers, je pourrai lui fournir la preuve que j’ai respecté mes obligations», ajoute-t-il.
Les conseillers qui souhaitent numériser leur pratique doivent par contre choisir soigneusement l’entreprise qui conservera une copie de leurs données. Pour des raisons de confidentialité, il vaut mieux choisir une société établie au Canada, même si cela peut coûter 5 à 10 fois plus cher que de faire appel à une entreprise des États-Unis, soutient Eric F. Gosselin.
«Les serveurs américains sont soumis au Patriot Act, ce qui signifie que les services de sécurité peuvent accéder aux données qui y sont entreposées, et ce, sans autorisation préalable et sans que les utilisateurs en soient informés», rappelle-t-il.
«Si cela ne pose pas de problème sur le plan de la conformité, cela n’en demeure pas moins délicat sur le plan déontologique», juge le conseiller, qui préside le Comité d’inspection professionnelle de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec.