Pour le moment, je m’interroge encore sur la valeur ajoutée de mon opinion dans ce grand débat sociétal. Mis à part que ma première lecture m’a permis de constater qu’on ne fait aucunement référence à la valeur du conseil dans ce document.

Relancer l’idée du RVER, c’est bien beau, mais monsieur et madame Tout-le-Monde sont encore laissés à eux-mêmes…

J’exagère, je vous le concède.

Cependant, je suggère qu’on ajoute dorénavant une note de bas de page dès qu’il est question d’outils ou de produits financiers. Une note qui se lirait comme suit :

«Les résultats économétriques d’une étude du CIRANO, un think tank de Montréal, (« Econometric Models on the Value of Advice of a Financial Advisor », juillet 2012) montrent que les gens qui ont retenu les services d’un conseiller financier pendant plus de 15 ans détiennent environ 173 % plus d’actifs financiers (des actifs 2,73 fois plus élevés) que ceux qui ne l’ont pas fait. Ce pourcentage s’élève à 58 % entre quatre et six ans, et à 99 % entre sept et 14 ans.» Voilà ce que j’appelle du rendement !

Bien entendu, la dernière phrase ne ferait pas partie de la note.

J’exagère encore. Décidément, c’est une véritable manie chez moi.

Sérieusement, il y a plein de bonnes choses dans ce document de 209 pages (sans compter le glossaire et la bibliographie). Cependant, le problème des régimes de retraite est criant depuis pas mal d’années. Croyez-moi, c’est au politique maintenant de s’en mêler, ça va attendre encore !

Venons-en au vif du sujet. Mon objectif est plutôt de vous entretenir de deux recherches que j’ai lues et relues, et dont je vous recommande fortement la lecture.

Des frais équivalents

La première, «Monitoring Trends in Mutual Fund Cost of Ownership and Expense Ratios: A Canada – U.S. Perspective» d’Investor Economics et de Strategic Insight.

Vous ne lisez pas l’anglais ou vous ne voulez pas avaler un autre rapport. Peu importe, nous l’avons décortiqué pour vous. Je vous recommande donc la lecture de l’article de Yan Barcelo, «Frais des FCP», présenté à la une de ce journal.

Cet article constitue un excellent résumé des deux études, canadienne et américaine, qui ont mené à la réalisation de la synthèse commandée par l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).

Le verdict est retentissant. Les frais des FCP ne sont pas plus élevés au Canada : 2,02 %, par rapport à 2,0 % aux États-Unis. En clair, un écart minime de 0,02 % sépare les frais des fonds canadiens de ceux des fonds américains.

Le verdict est aussi sans appel, selon moi. Le marché canadien est plus efficient que le marché américain. Surtout quand on sait que le marché américain des fonds communs est 15 fois plus important que le nôtre.

Le problème, c’est que personne en autorité de le dire ne veut s’aventurer sur ce terrain. Pourtant, ça me semble évident. Pourquoi ne veut-on pas franchir ce petit pas ? La peur de dire qu’on est bon. Dossier politique, peut-être…

FCP contre FNB

Tant qu’à extrapoler, je continue. Si on sait lire entre les lignes, ce rapport remet aussi les pendules à l’heure pour les fonds négociés en Bourse (FNB).

Je n’ai rien contre les FNB. Bon nombre d’entre eux sont d’excellents produits. Toutefois, je suis fatigué d’entendre les chroniqueurs financiers (et même certains conseillers) nous dire que les frais exigés par les FNB sont beaucoup moins élevés. C’est totalement faux !

Les conseillers en valeurs mobilières qui offrent les FNB touchent pour la plupart une rémunération sur honoraires (même les résultats de notre sondage le confirment, voir la page 32 de notre dossier TOP 8 des courtiers québécois). Donc, comme les fonds communs américains, les frais de conseil ne sont pas intégrés aux autres frais.

En fin de compte, si on considère ces fameux frais de conseil, les FNB ne sont pas une solution de rechange aux coûteux fonds communs (!) Ils ne sont rien de plus qu’un autre type de produits financiers dans l’arsenal des conseillers. Mais un produit, précisons-le, parfaitement adapté au modèle à honoraires.

Alors, comme la preuve est maintenant faite, cessons de dire que les frais des FCP sont indécents au Canada et arrêtons d’opposer les frais des FCP à ceux des FNB.

Statistiques sur le CELI

La deuxième recherche, elle, émane du ministère des Finances du Canada. Je m’intéresse plutôt à la deuxième partie du document «Dépenses fiscales et évaluations 2012» qui porte sur les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI). Pour l’obtenir, vous n’avez qu’à taper le titre de l’étude dans Google.

Le document contient une analyse du profil des particuliers qui ont ouvert un CELI au cours des trois premières années de son existence (2009 à 2011). Très intéressant, appuyé par de nombreuses statistiques, et ne contenant qu’une quinzaine de pages, je vous invite à le lire. Il pourrait vous donner de bonnes idées pour développer votre clientèle.