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Desjardins aurait ignoré les demandes des policiers, voilà ce que semblent nous apprendre les nouvelles portions des mandats de perquisition obtenus par la Sûreté du Québec (SQ) et la police de Laval dans le cadre de leur enquête sur la fuite de données massives survenue en 2019.

Le travail des policiers aurait ainsi été gêné par l’institution. Les policiers parlent de relations difficiles. Ces derniers auraient par exemple demandé à Desjardins de ne prendre aucune mesure contre Sébastien Boulanger-Dorval, leur employé identifié comme le voleur de données à l’interne, car cela risquait de nuire à l’enquête, rapporte La Presse.

L’institution voulait ainsi récupérer l’ordinateur du suspect, mais la police de Laval craignait que cela ne lui mette la puce à l’oreille et embourbe ainsi leur travail, précise Le Journal de Montréal.

Toutefois, Desjardins a fait fi de cette demande et entrepris plusieurs démarches dans les jours suivants, notamment en procédant à la fouille du bureau du suspect et en saisissant certains documents sur les lieux.

L’institution aurait par la suite freiné les tentatives des policiers qui désiraient avoir accès au matériel, car elle jugeait celui-ci comme « privilégié ».

D’autres coupables potentiels

Selon les nouveaux documents rendus publics, la SQ aurait identifié dix autres personnes qui pourraient être liées au stratagème allégué de vol d’identité. Soit Jean-Loup Masse-Leullier, Charles Bernier, Mathieu Joncas, François Baillargeon-Bouchard, Nicolas Doiron, Nicolas Fecteau-Tincau, Dave Leclerc, Juan Pablo Serrano et deux autres suspects dont la justice refuse pour l’instant de dévoiler les noms. La théorie des policiers est que plusieurs prêteurs et courtiers auraient acheté de ces données personnelles pour avoir un avantage concurrentiel imbattable pour recruter de nouveaux clients.

À ce jour toutefois, aucun ne fait l’objet d’accusations. Mais les soupçons des policiers ont semblé assez crédibles pour qu’au moins deux juges autorisent des mandats de perquisition.

Mathieu Joncas, courtier et prêteur privé de Québec, a assuré à La Presse qu’il n’avait rien à se reprocher et dit avoir été associé à toute cette affaire à tort.

Les avocats d’autres suspects ont également rejeté les accusations affirmant qu’il était encore trop tôt pour discuter de cela.

Pour le moment, impossible de savoir quand sera posé le point final sur cette affaire ni de mettre une date sur le dépôt d’accusations criminelles.