Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, a déclaré que l’exercice auquel se livrent les parlementaires est « prématuré » à ce stade-ci.
Interrogé lundi matin alors qu’il annonçait de nouvelles mesures de protection des données, M. Cormier a dit qu’il allait se rendre à Ottawa pour montrer que Desjardins ne se « cache pas », ajoutant que son équipe était encore « au coeur de la gestion de l’incident ».
Le président du comité, le libéral John McKay, admet qu’« idéalement », la rencontre serait arrivée à un autre moment. La rencontre, tenue en plein été, est teintée par la période préélectorale, admet-il.
Le bloquiste Rhéal Fortin, qui est lui-même affecté par la fuite de données, espère que cette rencontre ne sera pas de la « politique spectacle ». « On ne veut pas jouer dans ce film-là », a-t-il dit.
Mais il s’interroge sur les « motivations profondes » des conservateurs, qui ont demandé et obtenu cette rencontre en plein été.
Pierre Paul-Hus a d’ailleurs profité d’une prise de parole pendant la rencontre pour lire des extraits d’une lettre ouverte de son chef, Andrew Scheer, à propos de l’affaire Desjardins.
« On remercie M. Scheer pour ce merveilleux message », a ironisé M. McKay.
Tant les conservateurs que les néo-démocrates disent espérer obtenir des réponses d’ici la fin de la rencontre du comité sur la façon de mieux prévenir les cas de fraude.
Le député néo-démocrate Matthew Dubé a nié que cet exercice était partisan. « Au contraire, le fait qu’on est prêts à venir à Ottawa pour faire ce travail-là est une démonstration que ça va au-delà de la politique », a-t-il déclaré lors d’une mêlée de presse.
John McKay croit pour sa part que cette rencontre sera une bonne occasion pour Desjardins de raconter sa version de l’histoire.
Plusieurs membres du comité font d’ailleurs partie de cette fuite de données massive.
« J’ai une inquiétude, comme tout le monde, a déclaré M. Paul-Hus. Je me demande ce qui peut arriver avec mes propres données et de quelle façon je peux peut-être avoir un vol d’identité. »
Il souhaite savoir de quelle façon les citoyens peuvent obtenir des protections supplémentaires pour leurs données ou si différentes agences peuvent intervenir.
L’une des solutions qui a été discutée pendant le comité à Ottawa est le changement du numéro d’assurance sociale.
Des fonctionnaires du gouvernement ont averti que cette procédure était très peu utilisée. En fait, on compte environ 60 changements de numéros d’assurance sociale depuis 2014 et ce, peu importe le nombre de fuites de données.
Guy Cormier devrait prendre la parole en fin d’après-midi pour se prononcer sur le vol massif de données personnelles ayant touché 2,9 millions de membres du groupe financier coopératif.
Le grand patron de la coopérative a également rappelé que des enquêtes policières sont toujours en cours sur le vol de données, ce qui devrait limiter ce qu’il sera possible de dire.
Guy Cormier a toutefois signalé son intention d’interpeller les élus sur le besoin de s’interroger sur « l’identité numérique » des consommateurs alors que de plus en plus de transactions sont réalisées en ligne.
La Gendarmerie royale du Canada et le Centre de la sécurité des télécommunications, entre autres, ont témoigné lundi après-midi.