« Desjardins n’avait pas une structure qui lui permettait d’approcher un partenaire stratégique ou un partenaire de l’industrie financière permettant de faire une acquisition conjointe. Par exemple dans le cas de l’acquisition de State Farm, [la présence d’un partenaire] nous aurait obligés à passer par l’ensemble des sociétés d’assurance associées à Desjardins. Maintenant, nous avons une seule entité maîtresse », indique André Chapleau, porte-parole du Mouvement Desjardins.
Les limites imposées par la structure de coopérative pour acquérir du capital en vue d’une acquisition ont mené à la création de la société de portefeuille Desjardins Société financière (DSF).
« La façon la plus simple et la moins coûteuse [d’aller chercher du capital pour Desjardins] est de réinvestir une partie de nos excédents dans notre base de capital. Il est aussi possible d’émettre des parts de capital, comme on le fait actuellement avec les parts de capital de la Fédération, mais il y a une limite aux parts que l’on peut émettre », explique André Chapleau.
En donnant accès à de nouvelles sources de capital, la nouvelle structure permettra à Desjardins de financer des acquisitions d’importance afin d’assurer sa croissance.
« De nos jours, ça prend beaucoup de capital pour faire une acquisition. Nous sommes limités par notre incapacité d’émettre des actions et par le fait que nous devons maintenir une certaine base de capital, puisque nous sommes une institution financière d’importance systémique », dit-il.
Dans le cadre de cette restructuration, Desjardins Holding financier (DHF) a transféré à DSF la totalité des actions ordinaires qu’elle détenait dans ses sept filiales. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a autorisé ce transfert d’actions le 30 juin.
Ces filiales concernées sont Desjardins Groupe d’assurances générales, Desjardins Sécurité financière, Western Financial Group, Western Financial Insurance Company, Westerne Life Assurance Company, Desjardins Gestion Internationale d’actifs, ainsi que Desjardins société de placement.
Aucune acquisition en vue
Malgré la mise en place de cette nouvelle structure, Desjardins assure qu’elle n’est pas « en mode acquisition ».
« Nous avons toujours dit que nous étions ouverts à toute acquisition, pourvu qu’il y ait un bon mariage de culture. Si une opportunité se présente, nous aurons toutefois la structure pour agir », indique André Chapleau.
L’institution financière québécoise a par ailleurs souligné que l’abolition, en mai dernier, de l’équipe Partenariats Mouvement et Développement des affaires, dirigée par Christiane Bergevin, n’était pas liée à cette restructuration.