Pourtant, 74 % des Québécois de 25 à 64 ans n’auraient pas d’objectifs précis de revenus de retraite, selon le dernier sondage de Question Retraite, l’organisme associé à la Régie des rentes du Québec (RRQ).
Le sociologue de la RRQ, Francis Bernier, a dévoilé les résultats de cette étude dans le cadre du quatrième colloque Question Retraite qui inaugure le mois de la planification financière.
D’un autre côté, 41 % des répondants ont affirmé consulter régulièrement (aux deux ou trois ans) un professionnel de la planification financière pour faire le point sur leur épargne-retraite.
Parmi les 55 à 64 ans qui le font, 65 % ont commencé à avoir recours au conseil financier à l’âge de 40 ans. Autre point saillant du sondage, la retraite est une phase du cycle de vie perçue positivement par les Québécois. En effet, 90 % des répondants se montrent d’accord pour dire que le moment où ils prendront leur retraite sera un événement heureux. Toutefois, leur plan pour arriver à cette période agréable est plus flou.
« Beaucoup de gens associent des mots positif quand on invoque la retraite, mais seulement 10 % d’entre eux l’associent au mot »épargne ». Notre travail est de découvrir ce qui pourrait leur faire faire le lien entre les deux », dit Francis Bernier. Dans la conférence suivante du colloque, Martine Berthelet, planificatrice financière, a affirmé : « Notre rôle c’est de faire comprendre aux clients que tout est possible… s’ils ont bien planifié! »
Il reste qu’à 78 %, l’opinion des répondants est « qu’on peut profiter de la vie tout en épargnant pour la retraite ». De plus, les raisons qui motivent les Québécois à épargner seraient, entre autres, la retraite à 58 %, les voyages à 28 % et les rénovations à 15 %.
Le sondage révèle aussi que les activités planifiées le plus fréquemment en début de retraite sont voyager, 63 %, rien faire en particulier et se reposer, 27 %, consacrer du temps à sa passion, 21 %, et travailler à temps partiel ou à l’occasion contre rémunération, 8 %
Dans l’ensemble, les répondants ont indiqué à 46 % qu’ils réussissent à épargner un peu alors qu’ils sont 34 % à épargner le plus possible. « Ce ne sont pas les plus riches qui réussissent à épargner, mais ceux qui dépensent moins qu’ils ne gagnent », rappelle Francis Bernier.
Plus le revenu est élevé, plus la capacité d’épargne est grande. Il y en a tout de même 20 % qui ne réussissent pas à épargner ou qui épargnent uniquement lorsqu’un projet leur tient à cœur. Derrière ces pourcentages, il semble toutefois y avoir un phénomène culturel. En effet, les francophones ne sont que 32 % à épargner le plus possible alors que les anglophones le font à 52 %.
Certaines personnes n’arrivent pas à épargner pour différentes raisons : faiblesse des revenus, dépenses élevées à cause de la situation familiale comme une famille monoparentale, etc. Il reste tout de même 10 % des personnes qui réussissent à épargner « lorsqu’un projet leur tient à cœur ».
La capacité d’épargner existe donc pour ces gens, mais leur choix de vie les orienterait autrement. Malgré cet intérêt à économiser pour la retraite, le sondage constate que 58 % des gens qui épargnent ont mentionné épargner dans cet objectif.
Changements
Parmi ses autres constats, de Question Retraite indique les gens prennent et prévoient prendre leur retraite plus tardivement qu’avant.
En effet, 41 % des travailleurs espèrent débuter leur retraite avant 65 ans, alors que cette proportion s’élevait à 62 % en 2003. Toujours selon le sondage, la proportion des gens s’étant prévalus d’une retraite hâtive, avant 55 ans, est passée de 33 % à 17 % au cours des 10 dernières années.
À l’inverse, la proportion de ceux qui prévoient continuer à travailler après 65 ans a connu une croissance significative, 13 % contre 5 % en 2003, et la proportion de ceux qui prévoient ne jamais cesser de travailler a plus que doublé, 5 % contre 2 % en 2003.
Le sondage a été réalisé par SOM en collaboration avec la RRQ du 8 au 30 avril 2014 auprès de 1600 répondants du Québec âgés de 25 à 64 ans.
Photo Bloomberg