Après une année 2019 plus calme pour régler trois cas de divorces professionnels, la machine a acquisition de Diversico reprend de plus belle et plus rien ne peut l’arrêter, même pas une pandémie mondiale.
Au contraire, les transactions se sont accélérées cette année, confie Daniel Guillemette, président de Diversico, en entrevue avec Finance et Investissement.
« Toutes les semaines, des conseillers veulent nous vendre leur business. Je pense que ça va s’accélérer, car certains professionnels ne savent pas comment aborder les clients avec la technologie aujourd’hui », explique-t-il.
Pour la Fête du Canada, le cabinet a conclu quatre transactions, dont une, à l’extérieur du Québec.
« Ça faisait un bout de temps qu’on travaillait sur ces transactions en parallèle. Tout s’est conclu le 1er juillet », explique Daniel Guillemette.
Alors que la plupart des Canadiens étaient en congé, Diversico concluait non seulement sa première acquisition au Canada, mais également la transaction la plus importante de son histoire.
« C’est la première fois qu’on achetait un cabinet dont le revenu dépassait le million », confirme le président du cabinet.
Grâce à cette acquisition à Sudbury en Ontario, la firme – qui comptait auparavant une soixantaine d’employés, 55 000 clients et qui gérait 400 millions de dollars (M$) d’actifs sous gestion – compte maintenant plus de 70 employés, entre 70 000 et 75 000 clients et dépasse le 500 M$ d’actif sous gestion.
Une passerelle vers le reste du Canada
« On avait déjà amorcé des démarches pour notre expansion pancanadienne. Ça fait longtemps que je travaille sur un tel plan stratégique. En fait, la vraie façon de le décrire serait un plan stratégique sans contrainte géographique ni limites », raconte Daniel Guillemette.
Cette acquisition d’un bloc d’affaires à Sudbury est, selon Daniel Guillemette, le point d’entrée parfait pour débuter cette expansion canadienne, puisque la région est bilingue. « C’était une belle manière d’aller vers le reste du Canada », confie le président du cabinet.
Cette acquisition ne sera pas isolée. Daniel Guillemette déclare déjà qu’ils travaillent sur trois autres acquisitions au Canada : une en banlieue de Toronto, une à London et la dernière en Saskatchewan. Les deux dernières devraient même être conclues cet automne.
Daniel Guillemette estime qu’à la fin de 2020, ils devraient conclure plus d’une dizaine d’autres acquisitions, pour atteindre une vingtaine d’acquisitions cette année.
D’autres belles nouvelles
En plus de ces acquisitions, Diversico connaît également une belle croissance en nombre de conseillers dans sa division Groupe financier Sphinx. « On est rendu au point où on a établi une « séance de culture » hebdomadaire, parce qu’entre un à trois candidats potentiels nous approche chaque semaine ».
Par séance de culture, Daniel Guillemette entend une réunion avec les candidats potentiels pour leur expliquer les politiques et le fonctionnement du cabinet, mais surtout la culture organisationnelle de Diversico, un endroit où il n’y a ni patron ni hiérarchie.
Daniel Guillemette estime que la croissance de Sphinx sera plus rapide que du côté de Diversico.
« Sans contrainte géographique ni limites »
Finalement, Diversico ne semble pas avoir de limites. Le plan stratégique « sans contrainte géographique » prouve que le cabinet ne semble pas forcément vouloir s’arrêter aux frontières du Canada. Récemment Diversico a d’ailleurs embauché sa première employée au Maroc.
« Ce n’est pas pour y faire des ventes, précise Daniel Guillemette, mais pour allonger nos heures d’ouverture au niveau de nos services. On commence à explorer la possibilité d’offrir nos services administratifs aux conseillers à partir du Maroc, en raison de la qualité du français et de la disponibilité du personnel hautement qualifié. »
L’employée, qui possède un bac et cinq ans de spécialisation, travaille ainsi à la fois dans l’escouade financière et dans l’escouade juridique.
Mais ce qui rend surtout le Maroc intéressant c’est le décalage horaire. Le Maroc a cinq heures d’avance sur le Québec, ce qui fait que lorsque les employés entrent dans leur bureau au Québec à 8h, cinq heures de travail ont déjà été faites en amont.
« Ça va énormément accélérer notre cadence au niveau du travail clérical, dans l’accompagnement pour nos conseillers », explique Daniel Guillemette.
Quant à ce qui est d’acheter des blocs d’affaires outre-frontière, pour le moment ce n’est pas dans les objectifs du cabinet. « Le marché est très vaste autant au Québec que dans le reste du Canada », commente ainsi Daniel Guillemette.
« Mais je ne serai vraiment pas fermé à une opportunité outre-frontière », ajoute-t-il toutefois.