«Je ne pense pas que le recours à plusieurs fonds diminue le rendement moyen d’un portefeuille, dit-il. Par contre, le fait de compter peu de fonds en augmentera la volatilité. L’important, c’est d’avoir une bonne diversification, une complémentarité des fonds, avec une faible corrélation.»

De plus, Alain St-Pierre n’est pas particulièrement sensible aux frais de gestion. «Je porte davantage attention à la stabilité des rendements, à l’équipe de gestion et au rendement net», précise-t-il.

Alain St-Pierre accorde sa préférence aux éléments d’actif qui produisent des revenus de dividendes et des revenus d’intérêt.

«Ils doivent composer une partie importante du portefeuille de la plupart des épargnants, juge-t-il. Nous faisons erreur si nous les réservons seulement aux retraités.»

Oiseau relativement rare, Alain St-Pierre ne cherche pas les gros comptes. «Je me perçois comme un conseiller qui s’occupe de monsieur et madame Tout-le-Monde, dit-il. Environ 80 % de mes clients ont un actif inférieur à 100 000 $. Je me concentre sur l’épargnant débutant ou moyen, et sur le travailleur qui prépare sa retraite.»

Ce représentant propose une sélection de fonds à forte saveur mondiale, avec un portefeuille très diversifié, où la faible volatilité prime.

1. Fonds mondial Découverte Franklin Mutual – série A

Manufacturier : Placements Franklin Templeton

Création : février 2003

Actif sous gestion (ASG) : 932,2 M$ (au 31 octobre 2016)

Ratio des frais de gestion (RFG) : 2,6 %

Rendement annualisé depuis 10 ans : 4,04 %

Alain St-Pierre affectionne ce fonds au point d’en faire la base de plusieurs portefeuilles.

Sa performance n’est pas éclatante : 4,04 % sur 10 ans, tout juste au-dessus du rendement de 4,02 % de l’indice de référence, le MSCI Monde. Pour l’ensemble des périodes (un an, trois ans, cinq ans), son rendement est sensiblement inférieur à celui du MSCI.

Par contre, ce fonds commun est très stable. Il affiche un degré de risque faible-moyen, «ce qui est très rare pour un fonds composé uniquement d’actions», souligne Alain St-Pierre. Preuve de cette stabilité, le gestionnaire de portefeuille Philippe Brugère-Trélat est à la tête du fonds depuis 32 ans.

La philosophie «valeur maximale» du fonds signifie que les gestionnaires n’achètent des titres que lorsque leur prix est inférieur à la valeur comptable. «C’est un principe qui donne une protection contre les pertes dès le départ, et que je trouve simple et rassurant pour un investisseur», commente Alain St-Pierre.

Deux créneaux, qui représentent environ 10 % du portefeuille, le distinguent : les titres de sociétés en difficulté et les titres d’arbitrage sur fusion.

C’est une orientation un peu plus aventureuse qui permet d’accentuer le biais «valeur maximale» du fonds : la valeur déprimée du titre d’une société en difficulté peut être une importante occasion de gain, de même que le prix mal évalué d’une société en voie de fusion, souligne Alain St-Pierre.

2. Fonds mondial de dividendes Mackenzie – série A

Manufacturier :

Placements Mackenzie

Création : mars 2008

ASG : 1,2 G$ (toutes les séries, au 30 novembre 2016)

RFG : 2,5 %

Rendement annualisé depuis le lancement : 8,5 %

À voir la répartition géographique de ce fonds, on comprend que le gestionnaire principal, Darren McKiernan, est un globe-trotteur. Certes, la majorité de l’actif est investie aux États-Unis (52,5 %), mais de nombreux pays tels que le Royaume-Uni, la France, la Suisse, l’Allemagne, la Chine, le Japon et le Brésil occupent au moins 2 % du portefeuille.

«J’aime que le gestionnaire de ce fonds parcoure le monde pour trouver ses placements, lance Alain St-Pierre. Peut-être suis-je simpliste et facilement épaté, mais ça me laisse penser qu’il sait de quoi il parle et qu’il met la main à la pâte.»

À cette diversification géographique s’ajoute une grande diversité de secteurs, qui vont de la consommation de base (19 % du portefeuille) et des produits industriels (16,7 %) aux technologies de l’information (15,6 %) et à l’énergie (3,2 %).

La performance de ce portefeuille, placé sous le signe d’une philosophie de croissance à un prix raisonnable, demeure en général au-dessus de l’indice MSCI Monde. Depuis sa création, le fonds affiche un rendement de 8,5 %, un point de pourcentage au-dessus de l’indice, tout en assurant une volatilité moindre que l’indice, soit un bêta de 0,87 et un écart-type annualisé de 9,97.

3. Fonds spécialisé d’action éthique NEI – série B

Manufacturier : Placements NEI

Création : janvier 1995

ASG : 565,3 M$ (30 novembre 2016)

RFG : 2,81 %

Rendement annualisé depuis 10 ans : 7,3 %

Ce fonds «éthique» a l’avantage de plaire aux clients plus jeunes. «Ils n’ont pas la même fixation sur le rendement que leurs parents», souligne Alain St-Pierre.

«C’est un fonds qui passe sous le radar, parce que j’en entends rarement parler. Pourtant, c’est un domaine que j’affectionne particulièrement», ajoute-t-il.

Composé à 92 % d’actions de PME canadiennes, ce fonds est plus volatil que les deux précédents. «Toutefois, il se compare à n’importe quel autre fonds d’actions canadiennes, avec le bonus d’être éthique.»

Son biais éthique repose sur l’activisme de ses gestionnaires. Il ne s’agit pas d’exclure des catégories d’investissement, par exemple les fabricants de cigarettes ou certaines pétrolières. Il s’agit plutôt, pour les responsables de ce fonds, d’intervenir activement auprès des entreprises en portefeuille pour les inciter à améliorer leurs pratiques à trois chapitres : société, gouvernance et environnement.

C’est ainsi que Placements NEI a fait des représentations auprès du conseil d’administration de Goldcorp qui ont mené la société minière à publier une politique des droits de la personne.