Les investissements verts au Canada ont atteint des records ces deux dernières années, mais sont encore à la traîne en comparaison des autres pays, révèle un rapport récent de la RBC. Le rythme des dépenses vertes serait environ la moitié de celui des autres grandes économies.
Le rapport montre que les dépenses ont pourtant augmenté. Celles consacrées aux pompes à chaleur pour décarboniser les bâtiments ont augmenté de 67 % entre 2020 et 2021, le financement des véhicules électriques (VE) a augmenté de 7,7 % au premier trimestre de 2022, contre 5 % en moyenne en 2021. Toutefois, cela est bien peu si l’on compare le Canada à la Chine ou à l’Europe qui dépense respectivement trois et deux fois plus que notre pays, résume Financial Post.
Les dépenses écologiques ont ainsi explosé dans le monde entier. Les investissements dans les technologies respectueuses du climat ont été multipliés par douze depuis 2005 dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
La Chine est en avant de la parade. Le pays consacre environ 1,5 % de son produit intérieur brut (PIB) aux investissements verts chaque année. En comparaison, l’Europe, considérée comme un leader en la matière, y consacre environ 1 % de son PIB. Résultat, la Chine domine les secteurs comme la fabrication de panneaux solaires et de batteries, et représente 40 % des réacteurs nucléaires en construction dans le monde.
Au Canada, les dépenses en pourcentage du PIB ont fortement diminué en 2014 et sont restées à la traîne des autres pays depuis. Toutefois, cet écart peut encore se combler, selon Colin Guldimann, économiste.
Il prend pour exemple les États-Unis qui ont récemment adopté une loi, soit celle sur la réduction de l’inflation, promettant de consacrer 370 milliards de dollars (G$) américains à des investissements propres et de mobiliser encore plus d’argent auprès du secteur privé.
Nul doute que si le Canada ne décide pas d’accélérer la cadence, un écart se creusera également entre notre pays et notre voisin du Sud.
Colin Guldimann estime qu’une bonne manière de se lancer serait d’encourager les dépenses pour les installations de captage du carbone, qui ont jusqu’à présent reçu un financement limité au Canada. Il encourage également à augmenter les dépenses liées aux véhicules électriques pour les faire passer de 4 G$ à 22 G$.
Pour ce qui est de l’électricité verte, il calcule que le Canada devra investir 200 G$ d’ici 2035, puis davantage pour répondre à une demande plus élevée pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.
Maintenant que des chiffres ont été posés, il reste à voir si les politiciens décideront de les prendre en compte et de les suivre.