Environ le quart des Canadiens perdent confiance dans le marché boursier et cherchent maintenant à encaisser leurs investissements, selon un nouveau sondage.
L’enquête, menée par le site web de comparaison des finances personnelles Finder, a révélé que ceux qui cherchent à retirer de l’argent en cette récente période de volatilité du marché pouvaient également le faire parce qu’ils sont plus serrés dans leur budget.
Romana King, experte en finances personnelles chez Finder, note que les Canadiens ressentent une pression liée à la hausse des coûts et pourraient chercher à augmenter le montant d’argent dont ils disposent pour joindre les deux bouts.
Les Canadiens qui ont des prêts à taux d’intérêt élevé, par exemple, peuvent regarder leur budget et se demander où trouver de l’argent pour réduire leurs dettes, explique-t-elle.
Jason Heath, directeur général d’Objective Financial Partners, n’est pas étonné que certains Canadiens aient perdu confiance puisque l’indice de référence de la Bourse de Toronto a reculé d’environ 10 % dans la dernière année et que l’indice américain S&P 500 a effacé environ 17 %.
« Certaines des actions du secteur technologique et de mèmes qui grimpaient sans cesse en 2021 ont connu une année terrible en 2022 », souligne-t-il.
Les investisseurs peuvent souvent faire l’erreur de se montrer émotifs ou réactifs aux performances à court terme, au lieu d’investir à long terme, explique-t-il.
« Ces résultats appuient l’idée que le succès de l’investissement en actions nécessite généralement de la patience et un horizon temporel de plus de cinq ans. Mais les pertes à court terme ont tendance à faire paniquer certains investisseurs », observe Jason Heath.
Les résultats du sondage montrent que les ménages à revenu faible et moyen constituent la majorité des gens qui cherchent à retirer de l’argent.
Des différences sont également observées selon les générations. Plus l’investisseur est jeune, plus il est convaincu que le marché passera à nouveau de baissier à haussier, selon le rapport. Ce type d’investisseur a également meilleur espoir de dégager un gain en 2022, quelles que soient les conditions actuelles.
Les baby-boomers, en revanche, étaient moins convaincus qu’ils seraient en mesure d’atteindre ou de dépasser leurs projections de rendement des investissements pour l’année, et ils étaient plus susceptibles de vouloir encaisser.
Dans ce scénario, les investisseurs plus âgés peuvent également chercher à effectuer des retraits de retraite.
Pour les Canadiens qui envisagent de rester sur le marché et de traverser le ralentissement, les trois principales stratégies de placement sont l’achat et la conservation (41 %), les fonds indiciels et quelques actifs triés sur le volet (7 %).
Pour ceux qui se sentent moins à l’aise avec la volatilité des marchés boursiers, Jason Heath note qu’il pourrait être temps d’évaluer l’allocation d’actifs et d’envisager de réduire le risque dans le portefeuille d’investissement.
« Des périodes comme celle-ci sont un bon test pour les investisseurs, estime-t-il. Si on a un horizon temporel à long terme, on devrait éviter de paniquer et essayer de vendre et de racheter à un niveau inférieur. »
« Il peut être déjà assez difficile d’avoir raison une fois, et encore plus deux fois, avec la synchronisation du marché. Même les experts ont tendance à faire un mauvais travail en ce qui concerne les opérations de gros pour l’achat ou la vente d’actions. »
Les jeunes investisseurs devraient se demander s’il existe une occasion d’achat pour obtenir des actions à un prix inférieur, ajoute-t-il.
« Les autres devraient se rappeler que les actions nord-américaines ont offert un rendement de plus de 25 % en 2021, ce qui équivaut à trois bonnes années de retour sur investissement en une seule année _ donc, nous pourrions sans doute dire que nous venons de rendre une partie de cette richesse temporaire. »
Le sondage de Finder a été réalisé en ligne par Censuswide, en juillet, auprès de 1013 adultes canadiens. Selon le Conseil d’intelligence et de recherche marketing canadien, il n’est pas possible d’attribuer de marge d’erreur aux enquêtes réalisées en ligne puisque leur échantillonnage n’est pas aléatoire.