«On oublie que la monnaie est une catégorie d’actif en soi, et ne pas y donner toute son importance peut nous mener à laisser de l’argent sur la table», ajoute-t-il en entrevue à Finance et Investissement.
Par contre, il ne faut pas oublier non plus que les liquidités sont la catégorie d’actif la moins rentable, tout particulièrement en cette période de faibles taux d’intérêt, rappelle Jean-François Rémillard, représentant de courtier en épargne collective chez MICA Capital, à Montréal.
«On voit des épargnants vendre à ce moment-ci et je comprends qu’ils se réfugient dans des investissements plus sûrs comme les marchés monétaires, dit Jean-François Rémillard. C’est comme ça en finance : c’est peut-être le seul marché que l’on fuit quand il y a des rabais.» Par contre, reconnaît-il, on peut aussi garder de l’argent en réserve en attendant des rabais encore plus attrayants.
Une solution attrayante
L’automne dernier, il y avait pour 1 815 G$ d’actif dans les dépôts et les marchés de revenu fixe à court terme au Canada, par rapport à 1 490 G$ à l’automne 2009, selon Investor Economics.
Dans quoi placer tout cet argent ? Les fonds communs de placement (FCP) spécialisés dans les marchés monétaires sont souvent le premier investissement auquel on pense. Pourtant, c’est aussi un des placements les moins rentables.
«C’est habituellement un pauvre refuge pour l’encaisse», dit Rudy Luukko, rédacteur chez Morningstar Canada. Le rendement médian d’une année au 30 novembre dernier était de 0,30 % seulement. «C’est plus bas que les bons du Trésor, souligne-t-il. Cela tient aux frais de gestion de ces fonds qui sont environ de 0,67 %.»
Jean-François Rémillard souligne une solution attrayante parmi certains FCP des marchés monétaires. Il s’agit de fonds qui proposent de redéployer, à intervalles réguliers, les sommes investies vers des fonds d’autres catégories d’actif que les marchés monétaires. Il donne l’exemple du Fonds d’achats périodiques Dynamique auquel il recourt à l’occasion.
Choisir selon sa situation
Outre les FCP du marché monétaire, on trouve de nombreux autres outils de placement pour les liquidités : acceptations bancaires, bons du Trésor, certificats de placement garanti (CPG), comptes d’épargne à intérêt élevé, dépôts à terme, fonds négociés en Bourse (FNB), papier commercial.
L’épargnant devrait considérer quatre éléments dans le choix de l’un ou l’autre de ces outils, selon James Gauthier : à quelle vitesse veut-il disposer de son argent ? Dans combien de temps prévoit-il y recourir ? Quel niveau de risque peut-il tolérer ? De combien dispose-t-il ?
S’il veut utiliser rapidement de son argent, en moins d’un jour, il devrait se tourner vers des produits rapidement encaissables, comme les acceptations bancaires, les comptes d’épargne à intérêt élevé et les FNB. S’il a un horizon plus lointain – jusqu’à un an -, il aurait avantage à recourir aux bons du Trésor, aux CPG ou au papier commercial.
L’épargnant qui ne veut courir aucun risque devrait opter pour les placements sûrs, tels que les CPG et les bons du Trésor.
Enfin, s’il dispose de sommes importantes, par exemple de 500 000 $, il devrait investir directement dans les marchés monétaires, plutôt que dans les FCP de ces marchés, ou dans le papier commercial.
Le choix de l’heure
Les comptes d’épargne à intérêt élevé constituent le secteur le plus attrayant en ce moment, affirment tous les intervenants à qui Finance et Investissement a parlé.
Ces placements sont très liquides, puisqu’on peut encaisser son argent en moins d’un jour. De plus, ils sont pour la plupart sûrs et offrent actuellement les meilleurs rendements.
Les rendements varient beaucoup d’une institution à l’autre : ils vont de 0,25 % chez Standard Life à 1,8 % chez AcceleRate Financial, selon une compilation faite par James Gauthier au 6 janvier dernier.
Les grandes banques comme BMO Banque de Montréal et RBC Banque Royale sont plus près du plancher : elles offrent des rendements de 0,5 % et de 0,55 %, respectivement. Plus près des sommets, on trouve des fournisseurs comme Achieva Financial et la Banque Canadian Tire, dont les rendements sont de 1,7 % et de 1,5 %, respectivement.
Il est très avantageux de magasiner, puisque certaines institutions offrent des incitatifs intéressants pour des périodes de temps limitées. Jean-François Rémillard donne l’exemple du compte à intérêt élevé de Manuvie, qui offrait récemment un rendement de 3 % jusqu’au 31 mai, après quoi le rendement retombait au niveau normal de 1 %.
Précisons que les comptes à intérêt élevé sont offerts par une variété de manufacturiers par l’intermédiaire de l’organisme à but non lucratif FundServ.
Par ailleurs, pour certains investisseurs, il vaut la peine de considérer l’assurance qui couvre ces comptes, indique un article de Morningstar signé par Gail Beebe.
Ainsi, un compte chez AcceleRate Financial, du Manitoba, est couvert par la Société d’assurance-dépôts du Manitoba (SADM), une entreprise privée dont la puissance financière est moins importante que celle de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC), une société d’État. Par contre, la SADM assure des dépôts sans limites, alors que la SADC ne couvre qu’un maximum de 100 000 $ par déposant (par institution et par catégorie d’assurance-dépôts).
Notons enfin qu’en règle générale, les placements à termes fixes, comme les CPG et les dépôts à terme, offrent les rendements les plus élevés.
Au début janvier, selon la compilation de James Gauthier, les meilleurs rendements de CPG à 30 jours sont de 1 % chez Banque Equitable et chez Compagnie Home Trust, alors que le CPG à 270 jours de General Bank of Canada procure un rendement de 1,4 %, et celui de Banque Pacific & Western, un rendement de 1,36 %.