Fondée en 2012 par quatre partenaires, TickSmith a développé la plateforme de mégadonnées TickVault, « un produit qui normalise le data, le transforme, le rend utilisable, et règle ainsi un problème universel affectant toutes les grandes institutions financières et les Bourses, c’est-à-dire travailler efficacement avec des montagnes de données financières », indique Francis Wenzel, chef de la direction et co-fondateur de TickSmith, en entrevue avec Finance et Investissement.
Il s’agit d’un produit assez unique et niché, innovateur, qui s’adresse principalement aux divisions de courtage et aux départements de risque, aux organismes de réglementation et aux Bourses, résume-t-il. Il peut être utilisé par exemple pour optimiser des modèles d’investissements ou des systèmes transactionnels automatiques servant à des transactions à haute fréquence, ou aux fins de distribution de données structurées et non structurées à des clients.
« C’est un produit qui fait des choses qu’on ne retrouve pas ailleurs sur le marché, car aucune technologie traditionnelle n’arrive à fonctionner avec une telle quantité d’information prise en charge. Notre compétition principale, ce n’est pas une autre firme ayant développé une plateforme comme la nôtre, c’est les institutions financières qui essayent de construire quelque chose à l’interne », constate Francis Wenzel.
Rayonner au-delà de l’Amérique
Plusieurs clients d’importance, incluant NASDAQ Canada, la Banque Nationale et CME Group, qui regroupe les Bourses Chicago Mercantile Exchange, Chicago Board of Trade et Chicago Board Exchange, ont déjà adopté la plateforme TickVault. « Nous sommes contents du succès obtenu jusqu’ici, mais il faut vraiment aller plus loin et répandre la bonne nouvelle », souligne Francis Wenzel.
TickSmith, qui est présent à New York et à Toronto, recherchait un partenaire capable de soutenir l’ouverture d’un plus gros bureau de vente à New York, d’un bureau à Londres et de permettre la multiplication des activités de promotion et de marketing.
La firme n’avait « pas besoin d’argent pour survivre », c’est pourquoi le partenariat ne se limite pas à un volet financier, précise Francis Wenzel. Il évoque plutôt du « smart money », c’est-à-dire un investissement qui s’accompagne « de toute une expertise ».
« Illuminate est un groupe dont les fondateurs sont issus du même milieu que nous, celui du courtage et des valeurs mobilières. Ils se sont engagés à soutenir de plus petites entreprises technologiques offrant des solutions novatrices pour le monde du courtage et de la finance, et ils sont armés d’un incroyable réseau de contacts et d’experts pour aider ces entreprises dans lesquels ils investissent à aller plus loin », ajoute Francis Wenzel.
Il estime que ce partenariat devrait permettre à TickSmith de cibler et rejoindre beaucoup plus aisément les participants des marchés financiers susceptibles d’adopter sa solution technologique. Surtout, il n’implique aucune délocalisation du développement de la plateforme, assure Francis Wenzel.
« La plateforme règle un problème fondamental, qui consiste à mettre en un seul endroit des quantités faramineuses d’information boursières et financières afin de pouvoir en tirer de la valeur. Nous avons bien l’intention d’y ajouter d’autres fonctionnalités et de le faire depuis Montréal, dit-il. Il y a beaucoup de ressources à Montréal, beaucoup d’expertise, mais surtout, lorsqu’il est question de programmation et de design de nature innovatrice, ça prend de la créativité et on en retrouve beaucoup à Montréal, ce que l’on ne voit pas dans d’autres parties du monde ».
Montréal apparaît au 18e rang du palmarès des 25 villes les plus high-tech de la planète du magazine anglais Business Insider publié en août 2017, derrière San Francisco, New York et Londres, qui occupent les trois premiers rangs. On y évoque la forte culture start-up propre à Montréal et on souligne que toutes personnes désirant être designer industriel ou programmeur, « devraient envisager de déménager à Montréal, et encore plus dans le cas de celles voulant travailler dans les secteurs des technologies portables ou de la réalité virtuelle ».
TickSmith commence également à s’intéresser à l’apprentissage machine (en anglais machine learning), et à l’intelligence artificielle (IA). « Nous ne sommes pas des experts en machine learning, mais les firmes qui veulent en faire de manière sérieuse se butent rapidement au fait qu’il leur faut accéder à beaucoup de data utilisable en un seul endroit et ça, ce problème, nous l’avons résolu pour le monde du courtage », rappelle Francis Wenzel.