À son entrée en fonction, il a entrepris une tournée du pays en multipliant les lunchs avec de petits groupes de conseillers. « Je m’attendais à me faire mitrailler au sujet de la performance des fonds, rappelle-t-il, mais trois sujets tout autres ont été soulevés rencontre après rencontre. »
Le principal sujet réclamait que Franklin Templeton simplifie ses plateformes de fonds et leurs frais. Le deuxième demandait que la firme se porte à la défense de la profession et mette en valeur le conseil financier. Le troisième demandait qu’elle défende les fonds communs, attaqués de toutes parts.
Duane Green a vivement satisfait à la première requête, mais sa réponse aux deux autres n’est pas évidente. « Nous avons rationalisé notre plateforme et nos prix au cours des deux dernières années », fait-il ressortir. Ainsi, la Société a abaissé le montant de placement minimal requis pour certaines séries de fonds, réduit et simplifié ses nomenclatures de fonds (Séries A, F, etc.), offert un soutien à la conformité pour les courtiers, enfin harmonisé et réduit ses frais. De plus, elle offre un service de prise en charge du processus de perception des honoraires pour les fonds de série F.
Depuis, la Société a fait 42 annonces de réduction de frais pour ses fonds communs et fonds négociés en Bourse (FNB). Les frais totaux ont été abaissés dans certains cas jusqu’à 5 points de base, tandis que d’autres sont demeurés les mêmes; mais la répartition entre frais de gestion et frais d’administration a été rééquilibrée, ces derniers étant uniformisés à 0,10% ou 0,15%.
Dans l’entrevue qu’il a accordée à Finance et Investissement, Duane Green n’a rien proposé de spécifique pour défendre le conseil financier ou l’industrie des fonds communs. En fait, face à une demande explicite de commenter une importante étude américaine qui porte ombrage à la profession de conseiller, il s’est abstenu de le faire, préférant en référer à l’Institut des fonds d’investissement du Canada – qui a aussi refusé de commenter.
Franklin Templeton se distingue dans l’industrie par le fait qu’elle ne possède pas de réseau de distribution propre. « C’est un choix stratégique que nous avons fait il y a un bon nombre d’années », fait-il ressortir.
Est-ce un choix que la Société ferait à nouveau, notamment face à la concurrence des banques? « Il y a des avantages et des désavantages (à notre modèle de distribution), répond-il, mais nous ne voudrions pas être perçus comme des concurrents des banques. Elles sont un important réseau de distribution pour nous, mais il y a place à amélioration. Il y aurait moyen de parfaire la réglementation pour aplanir le terrain d’affaires et veiller à ce que les choses ne virent pas à des ventes de produits propres à 100%. »