Six mois après avoir fait la Une de nombreux journaux et d’avoir fait trembler les grands de WallStreet, GameStop a encore nombre de partisans. Symbole d’une rébellion des petits investisseurs et responsable du succès de nouveaux acteurs du marché comme la jeune plateforme en vogue Robinhood, l’action de GameStop et l’intérêt qu’elle suscite n’est pas encore mort.
Rappelons qu’en quelques jours au début de 2021, l’action de la chaîne de magasins de jeux vidéo a explosé, passant de 17 $ environ à près de 500 $. Le titre était alors dopé par des petits investisseurs réunis sur Reddit et bien décidés à montrer aux puissants de WallStreet qu’ils avaient également un poids.
Cette hausse imprévue a forcé certains fonds spéculatifs qui avaient massivement parié sur l’effondrement boursier à mettre la clef sous la porte.
Six mois plus tard, les volumes d’échanges sont retombés, mais l’action vaut encore dix fois son prix de début janvier et ses partisans se comptent encore par centaines. Sur Reddit, plusieurs s’offusquent de constater que le titre n’est présenté que comme un moyen de faire de l’argent facile. Ces derniers soutiennent la « transformation » de l’entreprise, rapporte l’Agence France-Presse.
Plusieurs attendent de voir ce qu’il se passera quand les vendeurs à découvert devront sortir. Officiellement, les ventes à découvert pèsent un peu plus de 10 % des actions de GameStop, un pourcentage élevé. Les adeptes soupçonnent les investisseurs institutionnels d’utiliser des instruments financiers non déclarés pour spéculer massivement sur le titre.
Un poids lourd
Étonnés par l’ampleur du mouvement et ses impacts, beaucoup d’experts s’interrogent encore sur les retombées à long terme de la saga GameStop.
« Je ne pensais pas que des investisseurs particuliers pouvaient faire bouger autant les prix », reconnaît Meir Statman, professeur de finance à l’Université Santa Clara, spécialisé dans l’étude des décisions financières.
Cependant, il n’estime pas que ce mouvement soit de nature à bouleverser le monde de la finance. Les impacts se sont ainsi limités à quelques recoins des marchés financiers et n’ont pas représenté une menace pour l’intégralité du système.
Pour d’autres, comme Angelo Kourkafas, de la société d’investissement Edward Jones, il s’agit d’une manifestation d’une démocratisation du courtage. Il pense d’ailleurs que cet intérêt des petits épargnants pour la Bourse devrait durer.