La volatilité des marchés et les ventes des actions ont de quoi inquiéter les clients. Lundi 9 mars, le S&P 500 a connu sa pire journée depuis la crise financière. Malgré cela, les conseillers se doivent de garder la tête froide et de rassurer leurs clients afin de leur éviter de réagir trop violemment et d’impacter ainsi leur plan à long terme.

Toutefois, les conseillers ne semblent pas recevoir plus d’appels que d’habitude en raison de la volatilité, selon ce qu’a découvert Advisor’s Edge. Et lorsqu’ils reçoivent des appels inquiets, il leur suffit de rappeler aux clients leurs objectifs initiaux et de leur montrer que la volatilité dans les marchés n’est pas nouvelle et qu’elle n’avait pas eu d’impact sur leurs objectifs les dernières fois et n’en aurait donc pas non plus cette fois-ci.

Après la conversation, « nous continuons » avec le plan d’investissement du client, dit Evan Turner, conseiller financier chez Nicola Wealth à Kelowna.

Margaret Samuel, présidente, PDG et gestionnaire de portefeuille chez Enriched Investing Incorporated, à Toronto, affirme que les clients savent que lorsque les marchés sont haussiers, une partie des bénéfices de leur portefeuille est utilisée pour augmenter les allocations en espèces afin de profiter des opportunités d’achat lorsque les marchés sont en baisse et qu’ils ne s’inquiètent donc pas de la volatilité ou des baisses de marché.

Désormais, le client a accès à bien plus d’informations, voire de désinformations, ce qui peut davantage l’inquiéter, note Steve Locke, premier vice-président, gestionnaire de portefeuille et chef de l’équipe des titres à revenu fixe chez Mackenzie Investments en pensant aux guerres commerciales ou au coronavirus.

Le conseiller se doit d’atténuer cette tension créée par la surinformation en guidant les clients dans leur stratégie d’investissement à moyen ou long terme, selon lui. Un portefeuille capable de passer à travers les épisodes de volatilité aujourd’hui ne devrait pas être très différent de celui d’il y a un ou deux ans.

Les retraités, un cas à part

Les retraités sont particulièrement préoccupés par la volatilité du marché et son effet négatif sur la protection du capital. Il faut donc éviter de mettre ces clients dans une position où leur portefeuille est très fluctuant, conseille Evan Turner. Mais s’il est bon de penser davantage protection avec ces clients, il ne faut tout de même pas négliger le pouvoir d’achat et l’inflation.

Evan Turner et sa société utilisent ainsi différentes catégories d’actifs et diversifient le risque entre les différents types d’actifs. Le résultat est un portefeuille avec des flux de trésorerie réguliers et des rendements moins volatils.

Les préretraités qui ont accumulé les actifs nécessaires à leur retraite passent parfois entièrement à des liquidités ou à un revenu fixe, constate Margaret Samuel. « Ils sont proches de la retraite, ils ont assez d’argent et ils ne veulent pas prendre de risques », explique-t-elle.

Mais pour les autres préretraités qui ont besoin de croissance, une partie de leur portefeuille normalement allouée aux revenus fixes est plutôt investie dans des actions à dividendes, en raison des faibles rendements. Cette stratégie tient également compte du risque de longévité.

« Vous ne devriez pas investir dans des titres à revenu fixe si vous pensez que vous n’en avez pas assez pour durer jusqu’à 95 ou 100 ans, et que vous n’avez pas besoin de toutes les liquidités dans les cinq prochaines années », affirme Margaret Samuel.

Se méfier d’une augmentation de volatilité

Steve Locke suggère aux conseillers de se méfier d’une augmentation involontaire de la volatilité des portefeuilles. Ainsi, pour relever le défi d’un environnement où les taux d’intérêt sont plus bas sur une longue période, certains conseillers voudront s’appuyer sur des actions qui dépassent le niveau de confort du client ou peuvent utiliser un produit d’épargne. Dans les deux cas, ils auront « augmenté la volatilité de l’ensemble du portefeuille », prévient-il.

Son cabinet propose quelques stratégies de revenu fixe. Elle emploie une stratégie active de type « core plus » dans la pochette des fonds équilibrés de la société, qui permet d’obtenir des types de rendement supplémentaires, tels que la dette des marchés émergents, les prêts à haut rendement ou à taux variable.

Les stratégies sans contrainte tentent d’offrir une faible volatilité en n’étant pas toujours alignées sur un marché particulier.