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Au quatrième trimestre (T4) de 2024, la Banque Royale du Canada (RBC), la Banque Scotia et la Banque Nationale ont toutes trois enregistré une hausse de leurs bénéfices.

4,22 G$ de bénéfice pour la RBC

La RBC a surmonté les effets du ralentissement de l’économie canadienne pour annoncer un bénéfice de 4,22 G$ au quatrième trimestre et de 16,2 G$ pour l’année.

Les bénéfices de la plus grande entreprise canadienne ont augmenté de 7 % au cours du trimestre par rapport à l’année dernière, stimulés en partie par l’acquisition de HSBC Canada, tandis que les bénéfices ajustés pour le trimestre ont grimpé de 18 %, a-t-elle dévoilé mercredi.

L’augmentation de ses résultats est survenue malgré une croissance économique timide et une hausse du chômage au Canada qui ont fait pression sur les emprunteurs et la croissance des prêts, mais ces facteurs ont été compensés par une forte croissance des bénéfices dans ses divisions de gestion de patrimoine et d’actifs.

Cependant, les vents contraires économiques, qui incluaient une baisse de l’immigration et la menace du protectionnisme, ont amené la banque à avertir que la situation pourrait s’aggraver avant de s’améliorer.

« Du côté du crédit, nous sommes prudents, mais optimistes », a affirmé le président et chef de la direction Dave McKay.

L’incertitude a conduit l’entreprise à être un peu plus prudente en matière de capital, a-t-il souligné.

Bien que la banque ait annoncé une augmentation de 4 % du dividende, elle a réduit ses rachats d’actions au cours du dernier trimestre, a précisé Dave McKay.

« Nous avons été prudents dans nos rachats d’actions ce trimestre, étant donné le degré plus élevé de volatilité autour des résultats des élections et de la politique monétaire à venir. »

Au cours du trimestre, la RBC a augmenté ses provisions pour pertes de crédit de 17 % par rapport à il y a un an, à 840 M$, principalement en provenance des services bancaires aux particuliers et aux entreprises au Canada.

La banque a bénéficié d’une certaine amélioration des prêts irrécouvrables dans sa division de capital, mais la tendance ne devrait pas durer, a expliqué le chef de la gestion du risque Graeme Hepworth.

« Bien que cette tendance soit encourageante, nous ne nous attendons pas à ce que les pertes restent aussi faibles », a-t-il déclaré.

Les provisions n’ont cependant pas eu d’effet sur les bénéfices, avec un bénéfice par action de 2,91 $ pour le trimestre clos le 31 octobre, en hausse par rapport à un bénéfice de 2,76 $ par action au même trimestre de l’année dernière, tandis que les revenus ont totalisé 15,07 G$, en augmentation par rapport à 12,69 G$ il y a un an.

Sur une base ajustée, RBC indique avoir gagné 3,07 $ par action au cours de son dernier trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 2,65 $ par action un an plus tôt.

L’estimation moyenne des analystes était d’un bénéfice ajusté de 3,01 $ par action, selon les données fournies par LSEG Data & Analytics.

Le trimestre a été solide en ce qui concerne les marges, l’effet de levier d’exploitation et les niveaux de capital, la principale question étant de savoir si les résultats justifient la prime de valorisation de la RBC, a-t-il ajouté.

La RBC a spécifié que ses activités bancaires aux particuliers ont généré 1,58 G$, en hausse par rapport à 1,37 G$ un an plus tôt. Ses activités de banque aux entreprises ont généré 774 M$, en augmentation par rapport à 668 M$. Les deux unités ont été aidées par l’ajout de HSBC Canada.

Les activités de gestion de patrimoine de la RBC ont généré 969 M$, en hausse par rapport à 272 M$, tandis que ses activités d’assurance ont produit 162 M$, en augmentation par rapport à 97 M$ il y a un an.

Les activités de marchés des capitaux de la banque ont généré 985 M$ pour le trimestre, en baisse par rapport à 987 M$ il y a un an.

Le segment des services de soutien généraux de la RBC a enregistré une perte de 247 M$, principalement en raison de l’incidence après impôts des coûts de la transaction et d’intégration de HSBC Canada, contre un bénéfice de 549 M$ il y a un an.

La Banque Nationale bonifie son dividende

La Banque Nationale du Canada a augmenté son dividende après avoir annoncé une hausse annuelle de son bénéfice au quatrième trimestre.

La banque montréalaise a indiqué qu’elle verserait désormais un dividende trimestriel de 1,14 $ par action, en hausse par rapport à 1,10 $ par action.

La Banque Nationale a rapporté un bénéfice net de 955 M$, ou 2,66 $ par action, lors de son trimestre qui a pris fin le 31 octobre. Ce résultat se compare à un bénéfice de 751 M$, ou 2,09 $ par action, au même trimestre l’année dernière.

Ses revenus ont totalisé 2,94 G$, en hausse par rapport à 2,56 G$ un an plus tôt, au quatrième trimestre, tandis que sa provision pour pertes sur créances s’est élevée à 162 M$, en hausse par rapport à 115 M$ il y a un an.

Sur une base ajustée, la Banque Nationale a déclaré avoir gagné 2,58 $ par action au cours de son dernier trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 2,39 $ par action au même trimestre l’année dernière.

L’estimation moyenne des analystes était d’un bénéfice ajusté de 2,57 $ par action, selon les données fournies par LSEG Data & Analytics.

« Grâce à une exécution disciplinée, à une forte croissance organique et à une performance du crédit résiliente, nous avons atteint l’ensemble de nos objectifs financiers à moyen terme en 2024 », a soutenu le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Laurent Ferreira.

La Banque Nationale a fait savoir que son secteur des particuliers et entreprises a généré des profits de 327 M$, en hausse par rapport à 271 M$ à la même période l’an dernier, tandis que ses activités de gestion de patrimoine ont généré un bénéfice de 219 M$, en hausse par rapport à 155 M$ il y a un an.

Son secteur des marchés financiers a généré 306 M$, comparativement à 284 M$ un an plus tôt.

Les activités de financement spécialisé et internationales de la Banque Nationale aux États-Unis, qui comprennent principalement ses filiales Credigy et Advanced Bank of Asia, ont généré un bénéfice de 157 M$, contre 145 M$ au même trimestre l’année dernière.

La rubrique « autres » de la banque a enregistré une perte de 54 M$, contre une perte de 104 M$ un an plus tôt.

La Banque Scotia a augmenté son bénéfice

La banque a annoncé un bénéfice de 1,69 G$ au quatrième trimestre, en hausse par rapport à 1,35 G$ pour la même période de l’exercice précédent, en ayant mis de côté un montant moins important pour les créances douteuses par rapport à l’année dernière.

Les profits ont été affectés par les impôts et une dépréciation de sa participation dans une banque chinoise, tandis que ses activités canadiennes ont été touchées par le ralentissement de l’économie, a déclaré le chef de la direction, Scott Thomson.

Les craintes d’une augmentation des défauts de paiement hypothécaires ont conduit toutes les banques à constituer des provisions pour les prêts potentiellement douteux, mais une baisse de 1,25 point de pourcentage du taux directeur de la Banque du Canada apaise déjà certaines inquiétudes.

La Banque Scotia a mis de côté 1,03 G$ au quatrième trimestre, contre 1,26 G$ il y a un an. Cette baisse s’explique par le fait que la banque a retiré en entier certains prêts moins préoccupants alors que la tendance des emprunteurs s’améliorait.

Mais la baisse globale des provisions comprend une augmentation de la catégorie plus sérieuse des provisions pour créances douteuses, celles dont la banque estime qu’elle ne pourra pas se faire rembourser. Pour le secteur bancaire canadien, les provisions pour créances douteuses ont atteint 461 M$, en hausse par rapport à 286 M$ l’an dernier.

Les effets des taux plus élevés ont contribué à une légère augmentation de 1 % des prêts hypothécaires et personnels ce trimestre par rapport à l’année précédente au Canada, tandis que les prêts sur carte de crédit ont augmenté de 12 %.

Le chiffre d’affaires du trimestre s’est élevé à 8,53 G$, en hausse par rapport à 8,27 G$ au quatrième trimestre de l’exercice précédent.

Le bénéfice s’est chiffré à 1,22 $ par action pour le trimestre clos le 31 octobre, contre 99 cents au même trimestre il y a un an.

Les bénéfices ont augmenté même si, au cours du trimestre, la Banque Scotia a enregistré une charge de 343 M$ liée à la dépréciation de son investissement dans Bank of Xi’an en Chine en raison de l’affaiblissement de l’économie du pays.

Sur une base ajustée, la Banque Scotia a indiqué avoir gagné 1,57 $ par action au cours de son plus récent trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,23 $ par action l’an dernier.

Les analystes s’attendaient toutefois en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,60 $ par action, selon les données fournies par LSEG Data & Analytics.

L’analyste de Jeffries John Aiken a indiqué que le résultat inférieur aux attentes était en grande partie attribuable à un taux d’imposition plus élevé que prévu, tandis que la banque a également connu des vents contraires en matière de revenus et des performances mitigées en matière d’efficacité.

La Banque Scotia a indiqué que ses activités bancaires canadiennes se sont élevées à 1,06 milliard $ pour le trimestre, en hausse par rapport à 793 M$ au même trimestre de l’année dernière, en raison principalement d’une baisse des provisions pour pertes sur créances et d’une hausse des revenus, en partie contrebalancées par une augmentation des dépenses hors intérêt.

Les activités bancaires internationales de la Banque Scotia ont généré un bénéfice de 628 M$ attribuable aux actionnaires de la banque, en hausse par rapport à 548 M$ un an plus tôt, tandis que les activités mondiales de gestion de patrimoine de la banque ont affiché 420 M$, en hausse par rapport à 327 M$ il y a un an.

Le cours de l’action de la Banque Scotia à la Bourse de Toronto a clôturé en baisse de 2,69 $, ou 3,37 %, à 77,10 $.