Intensifiant sa lutte contre une inflation chroniquement élevée, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a relevé mercredi son taux d’intérêt directeur de trois quarts de point de pourcentage pour une troisième fois de suite et a annoncé que de nouvelles hausses viendraient, une cadence dynamique qui accroît le risque d’une éventuelle récession.
La décision de la Fed a fait passer son taux de référence à court terme, qui affecte de nombreux prêts à la consommation et aux entreprises, à une fourchette de 3,00 % à 3,25 %, son plus haut niveau depuis le début de 2008.
Les responsables de la banque centrale prévoient également qu’ils feront grimper leur taux de référence jusqu’à environ 4,4 % d’ici la fin de l’année, soit un point de pourcentage de plus que ce qu’ils avaient prévu en juin. Et ils s’attendent à augmenter encore le taux l’année prochaine, aux environs de 4,6 %. Ce serait le plus haut niveau depuis 2007.
Des taux aussi élevés se retrouveraient dans une zone que la Fed qualifie de « restrictive », ce qui signifie qu’ils seraient destinés à ralentir fortement les emprunts et les dépenses, à refroidir l’embauche et la croissance des salaires et à vaincre une inflation élevée.
La décision de la banque centrale mercredi faisait suite à la publication d’un rapport du gouvernement, la semaine dernière, qui a montré que les hausses de prix se propageaient plus largement dans l’économie, les flambées des prix des loyers et d’autres services s’aggravant, même si certains moteurs précédents de l’inflation, tels que les prix de l’essence, se sont atténués.
En augmentant les taux d’emprunt, la Fed rend plus coûteuse la souscription d’un prêt hypothécaire ou d’un prêt automobile ou professionnel. Les consommateurs et les entreprises empruntent et dépensent alors vraisemblablement moins, ce qui refroidit l’économie et ralentit l’inflation.
Les responsables de la Fed ont indiqué qu’ils cherchaient à réaliser un « atterrissage en douceur » de l’économie, un scénario dans lequel ils parviendraient à ralentir suffisamment la croissance pour maîtriser l’inflation, mais pas au point de déclencher une récession. Pourtant, des économistes disent de plus en plus qu’ils pensent que les fortes hausses de taux de la Fed entraîneront, au fil du temps, des suppressions d’emplois, une augmentation du chômage et une récession généralisée à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine.