Julien Dufour possède son propre cabinet de services financiers, rattaché à la Financière Sun Life, à Baie-Saint-Paul. Il est représentant dans sa région depuis près de 30 ans et croit que les gens d’affaires peuvent y tirer leur épingle du jeu, à condition de savoir bien gérer la proximité.
«Les gens vous font confiance pour toutes sortes de dossiers. On devient parfois même leur confident, une personne-ressource ; il est très difficile de gagner ce lien, et très facile de le perdre. À partir du moment où on a acquis cette confiance dans une région comme la nôtre, on peut bénéficier d’un bon réseau de contacts.»
Julien Dufour a réussi en affaires. Il fait partie du club sélect des 28 personnes intronisées au Temple canadien de la renommée de la Financière Sun Life. Cette intronisation reconnaît le conseiller comme l’un des meilleurs de l’industrie sur le plan des ventes, tout en soulignant qu’il manifeste les qualités prônées par la Financière Sun Life : leadership, réalisation et excellence du service.
Le conseiller explique que la philanthropie s’est en quelque sorte greffée naturellement à son cheminement.
«Après avoir servi les gens de ma région pendant près d’une vingtaine d’années, il y a environ dix ans, je me suis dit que j’étais arrivé à une étape de ma carrière où je devais davantage développer ma clientèle VIP, c’est-à-dire les gens d’affaires. Ensuite, plus les mois passaient, plus je me faisais solliciter pour des présidences d’honneur, des campagnes de financement, etc.»
C’est ainsi qu’il a commencé à se sentir redevable à sa communauté et a amorcé son parcours philanthropique, notamment auprès de la Chambre de commerce de Charlevoix dont il est aujourd’hui président.
«Naturellement, par mon travail, je me suis toujours intéressé à ce qui touche l’économie, c’est pourquoi j’ai accepté de m’engager dans l’exécutif de la Chambre de commerce de Charlevoix.»
«J’ai beaucoup de clients qui sont des leaders économiques de la région. On finit par développer certaines amitiés, certaines affinités. C’est devenu naturel pour moi d’aider les gens et je le fais de bon coeur», ajoute-t-il.
Joindre l’utile à l’agréable
Julien Dufour est d’avis qu’il n’est pas gênant d’utiliser le réseau de contacts qu’il a bâti au fil de ses engagements pour en faire bénéficier son entreprise ou vice-versa, à condition de le faire en temps et en lieu.
«C’est toujours une question de tact et de professionnalisme. Par exemple, je ne contacterai jamais une personne ou un professionnel d’affaires pour le solliciter pour une cause et en même temps lui parler affaires. [Il y a] un moment pour faire des affaires et un moment pour aider les gens.»
Le conseiller estime qu’en région, le réseautage contribue à consolider sa réputation.
«Adopter plusieurs causes montre aux gens qu’on n’est pas là seulement pour son bénéfice personnel, mais parce qu’on a vraiment la communauté à coeur. Les effets secondaires peuvent faire qu’on devienne plus connu et tant mieux si ça aide votre carrière !» affirme-t-il.
Il évalue consacrer de sept à huit heures de son temps par semaine à ses activités philanthropiques.
«Si on envisage une évolution dans sa carrière et qu’on vise le marché des gens d’affaires, il faut faire en sorte que les gens nous rencontrent régulièrement, qu’ils nous rencontrent dans toutes sortes de campagnes de financement, etc. et à partir de là, ce réseautage et cette familiarité qu’on a avec eux font qu’on fait partie des leurs.»
D’un autre côté, Julien Dufour souligne que plus un conseiller tisse une toile de contacts élaborée, plus les organismes régionaux et les oeuvres caritatives dans lesquels il s’engage en bénéficient.
«Quand j’accepte la présidence d’honneur d’un tournoi de golf pour amasser des fonds pour un organisme, par exemple, je me sers de mon réseau pour amasser des fonds.»
Pour tracer une ligne entre travail et philanthropie, il s’assure de ne jamais recevoir de revenu pour ses engagements caritatifs.
«Ce qu’il y a de plus important dans toutes ces activités de philanthropie, c’est que je ne reçois aucune rémunération. Je n’accepte même pas qu’on me rembourse des dépenses pour un déplacement à l’extérieur.»
Affectionner ses causes
Tout comme avec la chambre de commerce, Julien Dufour épouse d’autres causes qu’il considère comme des mariages heureux.
«Lorsque j’ai commencé à vouloir redonner à la communauté, quelqu’un m’a dit : « À cause de ta réussite et de ton profil, tu vas voir, Julien, on va te demander beaucoup de choses. Accepte les causes qu’on va t’offrir dans la mesure où ces causes-là t’interpellent, parce que le jour où tu accepteras des causes qui ne t’attirent pas, tu vas le faire, mais un peu de travers. »» raconte-t-il.
Il a toujours suivi ce conseil. Julien Dufour donne notamment de son temps pour les fondations des centres hospitaliers de La Malbaie et de Baie-Saint-Paul.
«Les autres causes qui me touchent sont pour moi des causes nobles. Par exemple, le Musée maritime de Charlevoix m’intéresse énormément, parce j’ai passé mon enfance sur L’Isle-aux-Coudres et que mon père était capitaine de bateau.»
Quant au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, il dit avoir choisi d’y contribuer en raison du personnel en place.
«Au début, je n’étais pas nécessairement porté vers l’art, mais ça m’a permis d’apprendre à le découvrir. De plus, j’ai rencontré l’équipe lors de divers événements et je l’ai trouvée très motivante. Les gens engagés dans les fondations font partie des raisons qui m’aideront à choisir les causes dans lesquelles je vais m’investir.»
Grâce à la philanthropie, il a l’occasion de porter différents chapeaux. «Pour les fondations des hôpitaux, mon rôle est davantage d’épauler l’organisation lors de campagnes de financement, tournois de golf, cocktails, etc. J’interviens dans un premier temps comme partenaire financier et aussi comme personne-ressource.»
Au centre hospitalier de La Malbaie, c’est lui, entre autres, qui gère les dons planifiés de polices d’assurance vie.
Julien Dufour siège aussi à un comité qui approuve les demandes de financement octroyé par le Centre local de développement de sa région. Le fait d’encourager des entreprises locales par des partenariats qui seront «sains et porteurs» pour l’organisme le motive grandement, dit-il.
Fierté régionale
Julien Dufour est aussi engagé auprès du Domaine Forget de Saint-Irénée, du Festif! de Baie-Saint-Paul et du Club cycliste de Charlevoix. Ces organisations obtiennent un important soutien financier grâce à la mobilisation des gens d’affaires de Charlevoix, selon Julien Dufour.
«La communauté d’affaires est assez restreinte par rapport à la population du Grand Charlevoix et la réussite que ces gens-là atteignent quand ils décident de faire des activités-bénéfices est incroyable !»
Il relate que lors d’un récent cocktail dînatoire du Musée d’art contemporain, entre 2 000 et 3 000 personnes ont acheté des billets de quelques centaines de dollars. Au total, 90 % des convives faisaient partie de la communauté de Charlevoix.
«Les gens de la région sont des passionnés qui appuient bien leurs institutions. Cela est évidemment aussi directement lié au dynamisme des organisations en question. Ils travaillent fort et ils ont de bons résultats.»
Même s’il doit parfois appuyer un peu plus fort sur l’accélérateur pour convaincre certains donateurs de faire avancer ses causes, il estime que la réponse est positive la plupart du temps.